C'est où la sortie ?

En feuilletant la presse ce matin, encore la grève à une...

C'est où la sortie ? la question est à la une du Parisien-Aujourd'hui en France, qui parle d'une semaine à hauts risques pour le gouvernement, avec la poursuite de la grève dans les transports, demain la grève des fonctionnaires, et mercredi la tentative d'engager des négociations.
Semaine décisive aussi selon le Figaro... le quotidien croit savoir que Nicolas Sarkozy, discret depuis le début du mouvement, pourrait intervenir en milieu de semaine pour remettre en perspective son choix de société...
Le Figaro écrit aussi que le président est prêt à répondre aux préoccupations sur le pouvoir d'achat, parmi les mesures envisagées, donner la possibilité aux entreprises d'accorder un 13ème mois sans charge ou étendre la défiscalisation des heures supplémentaires. Mais seulement quand la grève sera terminée, on entend déjà les commentaires du côté des grévistes, "soyez sage si vous voulez que le père Noël sois généreux"...
Libération tente de nous expliquer Pourquoi ça piétine, c'est le titre à la une de Libé avec une foule compacte sur un quai de gare, gare Saint-Lazare justement où France Info est en direct toute la matinée, Libération donne sa version des coulisses du conflit, et raconte comment le gouvernement a davantage tenté de diviser les syndicats que d'engager les négociations.

Tous vos journaux ont aussi remarqué l'autre mobilisation, celle des anti-grèves...

Les anti-grèves qui manifestaient hier à Paris... C'est même à la une de France Soir qui n'hésite pas à se demander si on va vers l'affrontement entre anti- et pro-grève...
Le Parisien a d'ailleurs remarqué qu'il y a eu des tensions pendant le défilé entre les riverains et les manifestants. Alors qui étaient ces manifestants anti-grève, pour Libération, ils étaient très France d'en haut, plutôt âgés, et issus des beaux quartiers...
En tout cas la manif anti-grève a intéressé même l'International Herald Tribune, le quotidien américain remarque que même si cette manif était organisée par un groupe marginal, elle a quand même rassemblé plus de 8000 personnes. Un signe selon l'International Herald Tribune que le point de vue des anti-grèves est populaire, le quotidien rappelle aussi que selon les sondages, une majorité de Français soutient la réforme des régimes spéciaux. Enfin la fondatrice de l'association libérale Liberté chérie, qui a contribué à ce rassemblement d'hier, explique dans le Figaro que le message de la manif anti-grève était double : dire aux grévistes de laisser les non-grévistes aller travailler, et dire au gouvernement d'aller plus loin dans les réformes, au lieu de jeter de l'argent sur les problèmes.
Parmi les slogans relevés dans la manif par le Figaro, un seul qui résume leur ras-le-bol, RATP égale Rentre avec tes Pieds...

Une autre grève qui dure, celle-là du côté d'Hollywood...

Et ce n'est pas du cinéma, c'est la grève des scénaristes américains, ils sont au moins aussi déterminés que nos cheminots, ils en sont à leur douzième jour de grève... Le Figaro nous explique que les séries télévisées genre Desperates Housewives travaillent déjà en flux tendu, et que la sortie de plusieurs grands films prévus pour dans un an, pour Noël 2008, est déjà compromise.
Pour consoler tous ceux qui vont encore se retrouver coincés par notre grève des transports, ils ne sont pas les seuls victimes de la grève, Tom Hanks en fait partie aussi, lui il est privé de tournage... première grande star touchée par le mouvement, il devra patienter pour jouer dans Anges et Démons, une suite du Da Vinci Code.

Enfin les grand patrons du CAC 40 sont les journalistes d'un jour dans la Tribune, qui a demandé au gotha des patrons français de remplir ses colonnes, ils ont répondu présent, un message fort selon la Tribune, celui de leur attachement au quotidien...
Toujours dans la presse économique, les grandes manoeuvres continuent : les Echos et la Tribune annoncent que Nicolas Beytout, directeur des rédactions du Figaro, est prêt à prendre la tête du pôle médias de LVMH, qui vient précisément de signer le rachat des Echos.
La Tribune et Libération prennent un malin plaisir à raconter que c'est par le président Nicolas Sarkozy que des journalistes des Echos ont appris le nom de leur futur PDG au cours d'un entretien vendredi dernier... et que ça ne leur a pas vraiment fait plaisir dit Libération, après avoir fait grève justement pour démontrer les dangers du conflit d'intérêt dans le rachat de leur journal par Bernard Arnault, patron du groupe de luxe LVMH, et proche de Nicolas Sarkozy...