300 euros pour Ségolène, et la lettre qui divise
Le chiffre du jour : 300 euros...
Depuis que Libération a lancé sa nouvelle maquette la semaine dernière, le journal nous fait régulièrement rentrer dans ses coulisses, c'est la nouvelle rubrique Making-Of...
Ce matin, Libé propose une grande interview de Ségolène Royal... et nous raconte aussi comment on fait pour décrocher l'interview de l'ex-candidate à la présidentielle : pas simple, il a fallu revenir à la charge plusieurs fois...
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, quand Ségolène Royal décide finalement de parler à Libération, c'est à l'occasion de son voyage en Italie... Libé fait ses comptes : pour aller la voir à Florence, il faudra débourser 1000 euros... Mais ça fait cher l'interview, surtout qu'elle aurait pu se faire à Paris pour pas un rond... Finalement Ségolène Royal fait une étape à Rome, 300 euros le billet, c'est déjà plus raisonnable, et l'interview est dans Libé de ce matin. 300 euros pour s'offrir Rome, et c'est Royal.
Ségolène Royal qui demande aux socialistes de tout changer et qui se dit déterminée à mener la bataille de la rénovation et à prendre la tête de l'opposition. Comme dit Libération, c'est le cauchemar des éléphants qui continue...
D'autant qu'au PS la direction serait inquiète face à la désertion des nouveaux adhérents, ceux qui s'étaient inscrits pour 20 euros pour peser sur le choix du candidat à la présidentielle : six mois après la défaite, ils seraient déjà sur le départ, à l'exemple de ce militant de fraîche date cité dans Libé, il s'en va parce qu'il en a marre de voir que la base travaille pendant que le sommet passe son temps à lâcher des petites phrases.
Incontournable aussi dans les journaux, la lettre qui divise les enseignants...
La désormais célèbre lettre d'adieu du jeune résistant Guy Môquet, qui doit être lue ce matin dans les lycées à la demande de Nicolas Sarkozy...
Le président voulait exalter l'esprit de résistance... Il a réussi sans doute au-delà de ses espérances.
Entre les enseignants aux abonnés absents, ceux qui refusent la récupération politique, ceux qui refusent d'obéir à un ordre présidentiel, ceux qui s'inquiètent du risque de contre-sens et même du risque d'incitation indirecte au suicide, la confusion est à peu près complète... Presque tous vos quotidiens régionaux consacrent leurs éditoriaux à cette affaire, c'est aussi la une de l'Humanité avec une belle photo de deux gamins de 1939 à vélo dans Paris, Guy Môquet et son frère, un cliché qui pourrait aussi bien dater d'hier que d'il y a un demi-siècle... Oui, dit la Croix qui fait aussi sa Une sur cette affaire, oui il y a polémique, mais pourquoi pas dépasser la polémique, propose la Croix, pourquoi pas saisir l'occasion pour sensibiliser les élèves aux valeur de l'engagement, car aujourd'hui comme hier, en 2007 comme en 39 ou en 41, l'injustice demeure, et il reste toujours de bonnes raisons de résister...
Des inquiétudes aussi dans les journaux ce matin pour le pouvoir d'achat...
Il paraît que c'est une priorité du président... A la veille de la conférence sur les salaires et le pouvoir d'achat, il a de quoi méditer ce matin en lisant la presse, le président... et nous aussi...
Avec la flambée du baril qui atteint un niveau historique, les tarifs à la pompe ne cessent d'augmenter... Et ce n'est pas fini, la hausse des carburants, c'est parti pour durer, c'est la Une du Parisien Aujourd'hui en France qui pronostique le litre d'essence bientôt à 1 euro 50, les cours du pétrole s'envolent, les prix à la pompe s'affolent, dit encore le Parisien.
Les Echos eux aussi reviennent sur la flambée du pétrole, un choc pour la croissance, et les Echos annoncent que le baril est en route pour les 100 dollars.
Et si vous amenez vos enfants à l'école en voiture et qu'ils déjeunent à la cantine et vous au restaurant d'entreprise, c'est double peine : l'autre addition salée, c'est celle des cantines et de la restauration collective : les prix des repas vont flamber prévient le Figaro... jusqu'à 10 pour cent de plus d'ici la fin de l'année.
C'est la nouvelle conséquence de la flambée des matières premières agricoles. Une seule inconnue : qui va payer, les discussions s'annoncent serrées dit le Figaro, pour savoir qui prendra en charge cette hausse, les salariés ou les entreprises. On vous laisse deviner...
Dans la presse aussi, encore un divorce à la une...
Monsieur Arnault, divorçons dignement, c'est le cri du coeur des salariés de la Tribune, une apostrophe qui fait la Une du quotidien économique, rien d'autre, seulement ces quelques mots sur fond blanc... Les salariés qui ont choisi ce moyen de s'adresser à leur propriétaire, le milliardaire du luxe Bernard Arnault, patron de LVMH.
Il vend la Tribune de la main gauche, et rachète de la main droite l'autre journal les Echos... Banal dans le monde des affaires notent les salariés de la Tribune, sauf que dans ce cas précis, LVMH est en passe de contrôler à lui tout seul directement ou indirectement les deux seuls quotidiens économiques en France. Ce qui inquiètent les salariés de la Tribune autant pour leur avenir que pour l'avenir de l'information économique... et ils s'en expliquent dans la Tribune d'aujourd'hui.
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