Quand les notes étaient remplacées par des lettres à l'école (1969-1971)
Janvier 1969: la fin des notes et des classements
Le 25 janvier 1969, le ministre de l'Éducation nationale Edgar Faure est l'invitée de l'émission "Inter Sans Frontières" au cours de laquelle il revient sur une réforme qu'il porte à bout de bras.
Et alors que vient d'être remis à Najat Vallaud Belkacem le rapport du Conseil supérieur des programmes prônant une suppression des notes à l'école, les mots d'Edgar Faure pourraient être ceux de la ministre.
"En substituant la notation de 0 à 20 une notation par cinq groupes, A,B,C,D,E, (...) nous pourrons classer nos élèves par groupe de niveau !"
Des arguments qui rappellent ceux d'aujourd'hui
Le 6 janvier 1969, soit deux semaines plus tôt, une circulaire avait enterré notes et classements, une pratique datant de 1890. La circulaire rappelait l'importance "des progrès de l'élève par rapport à lui-même et qu'il fallait surtout "éviter de dramatiser la note".
Autant de notions mises en avant aujourd'hui dans les débats entre pour et anti-suppression des notes à l'école.
En 1969, c'est une mutation majeure qui s'inscrit dans un nouveau courant pédagogique. Si ce dernier n'est pas né avec mai 1968, Faure rappelant que la suppression des notes est l'accomplissement d'une série de circulaire datant du début des années 1960, il est vrai que c'est à la suite de ce mouvement qu'il a pu s'imposer.
Plus loin, toujours dans "Inter Sans Frontières" le ministre justifie sa décision.
"Les pays qui sont le plus en avance, deux pays très différents, les Etats-Unis et l'URSS, ont tous les deux ce système ! "
Les exemples de sont pas les mêmes aujourd'hui, mais on retrouve la même démarche chez les défenseurs de la suppression.
Juillet 1971: le retour des notes
Hier comme aujourd'hui, cette décision ne fait pas l'unanimité. Elle fait des remous notamment à droite qui n'y voit qu'un abandon du mérite au profit d'un égalitarisme démagogique. Georges Pompidou, futur Président, ne voit ainsi en Edgar Faure qu'un "saltimbanque" Et très logiquement, le 21 juillet 1971, sous sa présidence, une importante nouvelle vient troubler le repos mérité des élèves et de leurs professeurs.
Les notes sont de retour !
Une parenthèse de deux ans se referme ainsi, notamment dans le secondaire. Toutefois, les braises du débat brûlent toujours. Rapport, livre le réactivent régulièrement. Les réformateurs ou les conservateurs ont peu ou prou encore les mêmes arguments.
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