Quand les essais nucléaires à Mururoa étaient très bons pour le milieu (économique et social)
Retour à la toute fin du mois de juillet 1964. Après un long voyage de huit jours et 50.000 km qui l’a conduit en Nouvelle Calédonie et en Polynésie française, le Premier ministre Georges Pompidou est interrogé à sa descente d’avion. Et après quelques généralités, l’un des motifs essentiels de ce voyage est évoqué…
"Nous voulions voir ce centre de Muruora en fonction du milieu, je veux dire par là ses conséquences qu'il peut avoir sur la vie, et notamment la vie économique et sociale. Tout va très bien et assure une hausse du niveau de vie."
Dans la bouche de Georges Pompidou, le milieu n’est qu’économique et social. Les retombées seront en argent sonnant et trébuchant et non radioactives…
Le choix de Mururoa mais aussi de Fangataufa s’était imposé après le départ de la France d’Algérie, les premiers essais nucléaires français avaient en effet été réalisés dans le Sahara algérien précisément à Reggane et In Ecker : où la France avait négocié de pouvoir rester tout de même jusqu’en 1967.
Entre 1964 et 1966, des travaux gigantesques ont lieu dans les atolls du Pacifique afin de les dotes des infrastructures nécessaires aux essais.
Le premier essai a lieu à Mururoa le 2 juillet 1966.
Et pour le célébrer, le général de Gaulle est à Tahiti, tout de même à bonne distance du tir : 12.000 km plus loin et 2 mois et demi plus tard :
"La Polynésie a bien voulu être le siège de cette grande organisation destinée à donner à la puissance française la capacité de la dissuasion qui doivent nous donner à tous la paix."
Les propos du général de Gaulle sont clairs : ces essais sont nécessaires à la paix dans le monde et la Polynésie et les Polynésiens ont donné leur accord à ces essais.
50 ans plus tard, les Polynésiens s’apprêtent à demander des comptes très légitimes au président de la République.
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