Pour Trump, "la Belgique est une magnifique ville"... L'ignorance est-elle un obstacle pour la Maison Blanche ?
Ce matin, ce qui m’a inspiré c’est cette sortie de Donald Trump, en campagne électorale il y a deux jours à Atlanta en Géorgie:
"La Belgique est une ville magnifique"
La Belgique, une ville magnifique…Il n’en fallait pas plus pour qu’Hillary Clinton se saisisse de l’occasion pour stigmatiser l’inculture du candidat républicain et diffuser l’idée que décidément, il n’est pas armé pour devenir le prochain président américain.
Et pourtant, l’ignorance n’empêche pas forcément d’être élu président des Etats-Unis…Quelques mois avant la présidentielle de 2000, George Bush, candidat républicain étale sans complexe ses lacunes lors d’un petit quiz de politique étrangère sur NBC :
"Pouvez-vous donner le nom du président de Tchétchénie ?
Et une fois président, cela ne s’arrange pas…Un exemple parmi des dizaines de "Bushisme", ici à Goteborg en juin 2001 :
"L'Afrique est un pays qui connaît une terrible maladie"
Prof de lycée, je sanctionnais durement cela dans les copies de mes élèves! Deux hypothèses : Pour les Américains, ça n’a aucune importance. C’est possible. Mais il y a en plus une deuxième hypothèse, et je penche aussi vers celle-ci : pour une partie de l’électorat, l’ignorance serait aussi, une façon de ressembler aux Américains qui n’y connaissent pas grand-chose aux affaires du monde, d’être en prise avec le bon sens populaire.
Il ne fait pas bon être intellectuel quand on veut être président américain. Au tout début du XXe siècle, Theodore Roosevelt avait troqué ses livres contre un chapeau de cowboy pour se faire élire. Et Ronald Reagan qui ne brillait guère par sa culture nous offre une clé, ici en 1964 :
"Le problème avec nos amis gauchistes n’est pas qu’ils soient ignorants, mais qu’ils sachent tout un tas de choses qui ne sont pas vraies"
Il y a un mois devant les étudiants de la Rutgers University, Barack Obama avait mis en garde…
"En politique et dans la vie, l’ignorance n’est pas une vertu. Ce n’est pas cool de ne pas savoir de quoi on parle. Ça ne fait pas plus vrai ou authentique. Ça n’est pas lutter contre le politiquement correct. C’est juste ne pas savoir de quoi on parle."
Reste que, et les succès de Trump ou de Bush le prouvent, dire que la Belgique est une ville ou l’Afrique un pays ne vous ferme pas forcément les portes du Bureau ovale. Ça peut même vous aider à les ouvrir…
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