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Les socialistes français et la révolution castriste, une admiration ancienne

Les socialistes français n'ont cessé de maintenir des liens avec le Cuba de Castro. Une histoire qui devrait permettre à la France de tirer profit de l'ouverture de l’île des Caraïbes.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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Retour  à la fin du mois d’octobre 1974. Le premier secrétaire du tout jeune parti socialiste français, fondé à Epinay -sur-Seine trois ans plus tôt, se rend à Cuba, à l’invitation de Fidel Castro. Une visite qui fera, on l’imagine, grincer quelques dents à Washington…

"Bienvenue au camarade François Mitterrand". Cette bienvenue, le premier secrétaire du parti socialiste français l'a ressentie tout au long de son séjour à Cuba. Aussi bien auprès de Fidel Castro qu'auprès des nombreux Cubains qu'il a rencontrés. "Vivan los pueblos de Francia et Cuba, Viva François Mitterrand. Viva !"

François Mitterrand est accompagné de son épouse Danielle, qui restera jusqu’à sa mort une grand admiratrice de Fidel Castro et de la révolution cubaine. Mais si Mitterrand se rend sur l’île des Caraïbes ce n’est pas seulement pour faire plaisir à son épouse. Au congrès d’Epinay de 1971, les socialistes avaient dans leur majorité reconnu des points positifs à la révolution castriste, dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la culture…

Et puis politiquement, en cette période de programme commun avec les communistes, il n’était pas mauvais pour Mitterrand d’aller faire un tour dans un bain révolutionnaire.

Si une fois à l’Elysée, Mitterrand ne se rendra plus jamais à Cuba, en 1982, il envoie cependant son ministre de la culture Jack Lang, accueilli là-bas comme un chef d’Etat. Jack Lang qui va loin dans le rapprochement entre les deux pays :

 "Fidel Casto aime beaucoup notre pays. Il a beaucoup appris de la révolution française, de notre histoire, s'est réjoui de la victoire des socialistes en France, et espère comme nous, que sur les plans culturel et économique nos deux pays établiront ensemble des relations beaucoup plus étroites. Nous appartenons à la même famille latine, nous conduisons des expériences socialistes, très différentes l'une de l'autre, mais notre volonté est la même, de construire une société au service des citoyens, au service du peuple et non au service des privilégiés. "

Ce lien de la gauche française avec Cuba, n'a jamais été véritablement rompu, Fidel Castro sera reçu à l’Elysée en mars 1995 par François Mitterrand.

Aujourd’hui, François Hollande, compte bien en tirer profit pour réinventer les relations entre nos deux pays.

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