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Le nucléaire, une passion française

Source d'énergie d'avenir, moderne et sûre, le nucléaire offre en plus une indépendance géopolitique et économique sans pareil... Un discours politique qui survivra même à la terrible catastrophe de Tchernobyl en avril 1986. Retour sur une passion française dont la flamme ne s'éteint que très doucement.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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 Lorsqu'en 1956, Francis Perrin, physicien spécialiste de l'atome et haut commissaire à l'énergie atomique parle des déchets nucléaires, il est très confiant. Selon lui, on pourrait sans aucun risque pour l'environnement les plonger au fond de l'Océan.

Modernité et indépendance, à l'origine de la passion française

A cette époque, la France ne compte encore aucune centrale nucléaire : la première est celle de Chinon, mise en service en 1963. Pour autant, le choix du nucléaire est déjà fait. Le Commissariat à l'Energie atomique a été créé en 1945 sous la direction de Frédéric Joliot-Curie et trois ans plus tard, Zoé, la première pile atomique française est mise en service.

A cette époque, le nucléaire est un fantasme paré de toutes les vertus : si certains à l'imagination galopante pensent même qu'il rendra possibles des voyages interplanétaires, une chose est certaine, il est l'incarnation de la source d'énergie d'avenir, moderne et qui, après le choc pétrolier de 1973, devient un outil d'indépendance sans pareil.

Le 20 avril 1981, à deux semaines de l'élection présidentielle, en meeting à Dax, Valéry Giscard d'Estaing donne le ton : s'opposer au nucléaire, c'est laisser la France "asservie ", à la merci de ceux qui font et défont les prix du pétrole.

Tchernobyl ? L'aveuglement français

Lorsque survient la catastrophe de Tchernobyl à la fin du mois d'avril 1986, les enjeux économiques sont giganthesques. Le nucléaire, c'est alors 70% de l'électricté produite en France. La machine à désinformer se met en marche.

Si l'histoire du nuage qui s'arrête à la frontière est un mythe, sur Antenne 2, on n'en est pas très loin : la France aurait été protégée de la radioactivité par la météo. Certes le nuage radioactive serait entré en France, mais comme il n'a pas plu dans les jours ayant suivis la catastrophe, il n'a pas pu se décharger de ses particules radioactives, contrairement à ce qui s'est passé ailleurs en Europe...

Alors qu'aujourd'hui est votée solennellement la loi Royal sur la transition énergétique qui projette de réduire d'ici dix ans la part du nucléaire dans la production française d'électricté, s'ouvre au Bourget le premier Salon mondial du nucléaire.

Hasard du calendrier qui montre que cette histoire passionnelle entre la France et le nucléaire est loin d'être terminée.

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