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Histoires d'info. Présidentielle : quand 39 parlementaires et quatre ministres gaullistes demandaient à Chaban de retirer sa candidature

Depuis mercredi, de plus en plus de voix s'élèvent pour que François Fillon retire sa candidature à l'élection présidentielle. Ce n'est pas une première dans les rangs de la droite.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jacques Chaban-Delmas,candidat de l'UDR à l'élection présidentielle de 1974, en meeting à Paris, le 2 mai 1974.  (MARC CHARUEL / MARC CHARUEL)

Des parlementaires, des grandes figures de la droite qui appellent leur candidat à se retirer. On en parle beaucoup, notamment depuis mercredi 1er mars, mais ce n'est pas une première chez les Gaullistes.

Début avril 1974, c’est la stupeur dans le pays et dans la classe politique. Georges Pompidou vient de mourir. La campagne s’annonce extrêmement courte, à peine plus d’un mois et à droite, chez les Gaullistes, le premier qui sort du bois et qui se présente comme le successeur de Pompidou, c’est son ancien Premier ministre, jusqu’en 1972, Jacques Chaban-Delmas : "Je viens de dire à mes amis de l'UDR (le parti gaulliste) que je compte sur leur appui dans la campagne électorale qui s'ouvre. Je viens également de prendre congés d'eux car il ne s'agit pas d'investiture. C'est le peuple tout entier qui tranche comme le veulent les institutions de la Ve République" déclare Jacques Chaban-Delmas. 

La droite désunnie face à la gauche unie

Le lendemain, le 8 avril, Valéry Giscard d’Estaing, candidat libéral et pro-européen se lance dans la course à la présidence. La lutte s’annonce serrée d’autant que pour la première fois, la gauche est unie, François Mitterrand étant le candidat des socialistes et des communistes.

Beaucoup d’élus gaullistes ne croient guère dans les chances de Chaban-Delmas, qui fut certes un premier ministre hyper populaire mais qui avait dû démissionner en 1972 sur fond de scandale fiscal révélé par le Canard enchaîné. Il n’est certainement pas le mieux placé pour faire barrage à la gauche, l'épouvantail à droite. Des élus de droite tentent alors un coup politique et médiatique. Breaking News dans le JT de l’ORTF, le 13 avril 1972 : "À noter une toute dernière information, quatre membres du gouvernement et 39 députés lancent ce soir un nouvel appel à l'unité de candidature de la majorité."

L'unité, pour eux, c'est tout le monde derrière Giscard. Jacques Chirac, en tant que ministre de l’Intérieur avait accès à des sondages calamiteux pour Chaban-Delmas. Et puis, il ne voulait pas se faire voler le leadership du parti gaulliste quitte à faire élire un non gaulliste, Giscard. Que retenir de cette histoire ? Que Chaban-Delmas se maintiendra quand même, éliminé avec 15% des suffrages au premier tour, et qu’un homme du centre, libéral et pro-européen qui s’installera à l’Elysée.  

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