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Histoires d'Info. "Il y a beaucoup trop d'absentéisme dans l'Éducation nationale et il faut mettre fin à cela", Claude Allègre (1997)

L'absentisme des enseignants est un problème récurrent. Mais qui est à blâmer? Les enseignants ou les politiques?

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Claude Allègre, ministre de l'Éducation nationale dans le collège Jean Renoir, le 4 septembre 1997. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

L’absence d'un ou de plusieurs professeurs  à l’école c'est comme le monstre du Loch Ness qui ressurgit régulièrement. Et retour en février 1977. Les parents de Seine-Saint-Denis sont en colère. Et se font entendre : "Les parents d'élèves exigent le remplacement des enseignants malades, en congés de maternité ou en stage. Dans un département comme le notre est tout à fait inadmissible que chaque jour, quelques 5 000 à 9 000 enfants soient journellement sans enseignement. Dans une période du 20 décembre au 12 février, ces centaines d'enfants de l'école Salengro à Drancy n'ont connu que huit jours d'enseignement."

Les syndicats d’enseignants soutiennent ces mouvements de parents, notamment en refusant d'héberger des élèves en surnombre au-delà de deux jours. C’est qu’à l’époque, c’est surtout le problème du système des remplacements qui est pointé du doigt bien plus que la stigmatisation des enseignants feignants qui se mettraient en arrêt pour un "oui" ou pour un "non". 

Changement de ton, vingt ans plus tard en 1997

Et qui plus est par l’intermédiaire du ministre de l’Education Nationale, Claude Allègre, qui le jour de la rentrée des classes 1997, dans école d’Evry tient des propos qui vont choquer : "Il y a beaucoup trop d'absentéisme dans l'Éducation nationale et il faut mettre fin à cela. 12 % d'absentéisme sur le territoire national, c'est beaucoup trop. Il y a des gens qui considèrent qu'ils ont droit à des congés maladie, pas moi. On n'a pas des droits à des congés maladie systématiques. Autant les maternités, ça doit être prévu et donc remplacées mais cette institutionnalition de l'absence, ça me déplaît fondamentalement."

Dans les heures qui suivent, le chiffre de 12% est décortiqué par les médias et les syndicats d’enseignants avant que le Ministère lui-même ne fournisse les véritables chiffres, autour de 6% et pour les deux tiers sont constitués de congés maternité. Alors les faits sont têtus. Les derniers chiffres montrent que les enseignants sont parmi les fonctionnaires les moins absents pour raison de santé, moins absents aussi que les salariés dans le transport, le commerce ou l’immobilier.

Mais un prof absent ça se voit et les conséquences sont immédiates. D’où la volonté de reconstituer les bataillons de remplaçants, une revendication entendue au début de cette chronique, en 1977.


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