Hier face à Microsoft, Bruxelles s'apprête à s'attaquer à Google
Retour ce matin en mars 2004. Après dix ans d’enquêtes, Bruxelles rend enfin son verdict. La sanction tombe et elle est plutôt salée pour un géant américain...
"Amende record pour Microsoft: 497 millions d'euros. La Commission européenne a l'intention de condamner fortement l'abus de position dominante du leader informatique"
"Abus de position dominante", voilà le vocabulaire communautaire européen pour dire tout simplement "trust". Ce que la Commission européenne reproche à Microsoft c’est sa position monopolistique qui impose notamment le lecteur media-player , empêchant les concurrents de fonctionner sous Windows.
Plus largement outre les dollars, Microsoft doit fournir à ses concurrents toutes les informations techniques détaillées pour leur permettre de créer des logiciels compatibles avec Windows.
La sanction est énorme mais le géant américain a évité le pire quelques années plus tôt lorsque la justice américaine avait rendu une décision imposant le démantèlement de l’entreprise, décision finalement cassée en appel.
Reste qu'en Europe les choses se passent mal pour l’entreprise crée par Bill Gates. D’autant qu’en ne payant pas les amendes celles-ci s’envolent…Et en 2010, à nouveau, Microsoft est dans le viseur de Bruxelles mais pour une autre raison. En cause, Internet Explorer imposé par Windows. Microsoft doit se plier aux exigences de Bruxelles:
"Révolution dans le monde de l'informatique grand public. Microsoft propose à tous les utilisateurs de Windows de choisir leur navigateur."
Mais il faut se méfier des promesses! La firme de Redmond n’est là encore pas prête à sacrifier sa rente de situation…En 2013, Bruxelles doit se fâcher
"Microsoft de nouveau dans le collimateur de Bruxelles; le géant américain n'aurait pas tenu ses engagements et la Commission européenne va ouvrir une enquête"
En dix ans, Microsoft aura payé près de deux milliards d'euros d'amendes. A l’heure où la Commission s’apprête à rendre son verdict sur Google accusé par les éditeurs de service de privilégier ses propres contenus, l’exemple de Microsoft prouve que Bruxelles a les moyens d’agir, mais qu’il faut s’armer de patience. Une patience que n’auront sûrement pas les plaignants…et parmi ces plaignants, Microsoft!
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.