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Du "pullulement" à la disparition des éléphants d'Afrique (1951-2015)

Alors qu'on évoquait encore le problème lié au "pullulement" des éléphants en 1951, en 1989, la France, suivie d'autres pays occidentaux, interdit l'importation d'ivoire pour sauver les éléphants d'Afrique. Mais le braconnage n'a jamais cessé...
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (élephants dans la réserve de Kruger en Afrique du Sud  © Maxppp)

Retour ce matin en 1951. L’émission "Paris vous parle" évoque les éléphants d’Afrique. Après avoir évoqué la destruction des populations avant-guerre, notamment pour nourrir les ouvriers occupés sur les grands travaux comme la tristement célèbre ligne Congo-Océan, le problème n’est plus alors celui de la disparition des éléphants…

 

"Nous avons la certitude que l'éléphant s'est multiplié d'une façon considérable et même d'une façon dangereuse. Le pullulement est tel qu'il faut prendre des mesures de destruction"

 Mais rapidement, le  "trop" laisse la place   à "pas assez". Le cours de l’ivoire a largement déterminé cette ruée vers les éléphants d’Afrique. Des cours élevés dans les années 1960 et 1970, nourris pas la forte consommation dans les pays du Nord et par la diminution rapide de l’offre, c’est-à-dire du nombre d’éléphants. Ce sont des millions d'éléphants d'Afrique qui ont été tués pour leur ivoire.

En 1989, grâce à l’action des ONG qui ont infatigablement saisi les opinions publiques occidentales, mais aussi à la demande des Etats africains, la France d’abord, suivi d’autres pays, interdit l’importation d’ivoire. Dans la foulée, est signée la Convention du Commerce International des Espèces en voie de disparition (signé par 175 nations). Désormais, tuer un éléphant pour son ivoire est interdit.

Mais, et c’est le grand paradoxe, l’interdiction a rendu l’ivoire plus rare et donc plus cher, nourrissant le braconnage…Ainsi, ce sont 100.000 éléphants d’Afrique qui ont été abattus pour leur ivoire en Afrique entre 2010 et 2013.  D’où en 2013, l'organisation d'un sommet au Botswana pour sensibiliser les derniers pays consommateurs d'ivoire de contrebande en masse, la Chine et la Thaïlande en tête.

Que ce sommet se soit tenu au Botswana n’est pas un hasard, ce pays étant l’un des seuls qui a su endiguer le braconnage. Le Botswana qui a d'ailleurs accueilli entre le 23 et le 25 mars dernier le « Sommet des Eléphants » dans ce but.  

Ce pays peut montrer la voie. Il a compris et fait comprendre très tôt à sa population, qu’un éléphant vivant rapporte plus d’argent qu’un éléphant mort.

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