Dans l'intimité du couple présidentiel
Lorsqu'Yvonne de Gaulle, ( tante Yvonne, comme on l'appelait familièrement) décède en novembre 1979, Anne-Aymone Giscard d'Estaing, confie retenir d'elle son dévouement et sa discrétion à toute épreuve. Cécilia Attias, première " première dame " du quinquennat Sarkozy confiait : "First Lady, cela me rase !" (Robert Schneider, Premières Dames, Perrin, 2014). Les temps ont changé !
En effet, la discrétion, l'effacement presque, a longtemps été la qualité essentielle d'une première dame.
En 1988, à la veille de l'élection qui aurait pu la faire devenir première dame (elle ne le devient que sept ans plus tard), Bernadette Chirac avait un mantra : la discrétion.
Pourtant, cela ne veut pas dire que l'intimité du couple présidentiel est absente. Au contraire, elle est omniprésente, mais elle est absolument maîtrisée au point près par l'Elysée. C'est une intimité que l'on donne à voir pour montrer l'image parfaite d'un couple présidentiel uni, à l'image de ce qu'offre le couple locataire de la Maison Blanche depuis bien longtemps.
C'est l'intérêt de l'interview donnée par Danielle Mitterrand en 1988 à la journaliste Patricia Charnelet. Montrer l'union sacrée à la plus haute marche de l'Etat. Cela nous permet de rentrer dans l'intimité des Mitterrand, de découvrir leur vie familiale, leurs discussions... Et les placards de leur appartement rue de Bièvre !
Toutefois, dans cette Américanisation de la vie du chef de l'Etat, c'est Nicolas Sarkozy qui est allé le plus loin en mettant en scène son intimité prenant sans doute pour modèle le couple Kennedy. Cependant, il y a intimité et intimité et ce que nous livre Valérie Trierweiler aujourd'hui c'est une intimité brute, sans aucun accord venu du Président. En outre, il ne faut pas oublier qu'elle n'est plus première dame de France, ce qui avant Nicolas Sarkozy aurait semblé complètement improbable, participant d'une profonde désacralisation de la fonction présidentielle.
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