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Barry Goldwater, le candidat républicain dont le parti ne voulait pas (1964)

Il y a un peu plus de 50 ans, le candidat républicain à la présidentielle américaine se mettait à dos les cadres du parti...

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Barry Goldwater, candidat républicain en 1964 aux USA. (AFP)

Rarement une convention ne s'est tenue dans un climat aussi détestable. Barry Goldwater, le sénateur de l'Arizona, remporte l'investiture. Mais ses positions ultra-conservatrices, sur les questions fiscales, militaires mais aussi et surtout raciales inquiètent un parti qui était à l’époque majoritairement modéré, ayant notamment accepté le Civil Rights Act voté quelques mois plus tôt par les démocrates du président Johnson. Lors de la Convention, le gouverneur de New York, Nelson Rockefeller prend la parole : "Ces extrémistes se nourrissent de la peur, de la haine et de la terreur. Ils encouragent la division. Ce sont des gens qui n’ont rien à voir avec la culture américaine. Le part républicain doit répudier ces gens."

Les applaudissements sont rapidement recouverts par des cris: "We want Barry"...

Au lendemain de la Convention, deux sénateurs républicains annoncèrent être incapable de soutenir Goldwater  "en conscience", George Romney fera une campagne minimale pour son candidat tout comme le président Eisenhower qui le soutiendra publiquement mais se dira trop vieux pour faire campagne activement.

Et puis il y a des républicains lambda. Et l’un d’eux résume très bien le sentiment général : Un ami m’a dit : écoute ce n’est pas parce qu’un homme paraît un peu irresponsable pendant une campagne qu’il agira de manière irresponsable une fois au pouvoir…Cette idée que la Maison-Blanche fait l’homme, je n’y crois pas….On entend beaucoup ces gens s’opposer à tout, mais ils sont pour quoi ? Je pense que mon parti a fait une grosse erreur à San Francisco et je vais devoir voter contre cette erreur le 3 novembre.

On peut comparer les deux vidéos

C’est en fait une publicité pour Johnson avec un vrai républicain. Ca s’appelait "Confession d’un Républicain" et la campagne d’Hillary Clinton l’a refaite avec la même personne au sujet de Trump, tirant elle-même un fil entre la campagne de 2016 et celle de 1964.

Version 2016:


Il y a cependant une différence majeure entre Goldwater et Trump. En 1964, Goldwater faisait peur et risquait comme Trump d’emporter le parti républicain dans la défaite, ce qui aura lieu, mais Goldwater effrayait le parti par son idéologie conservatrice, tandis que Trump l’effraie par son manque d’idéologie conservatrice. Ce qui en dit long sur l’évolution du parti.

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