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Arabie Saoudite-USA, une alliance au goût de pétrole

Barack Obama rencontre aujourd’hui son homologue saoudien, le roi Salmane. L’occasion de revenir sur l’histoire d’une relation souvent qualifiée de contre-nature entre les deux pays.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Retour le 14 février 1945. De retour de la conférence de Yalta, à bord de l’USS Quincy, le président Franklin Delano Roosevelt fait une halte dans le Canal de Suez pour y rencontrer quelques leaders arabes. L’histoire retiendra surtout la rencontre entre le président américain et le roi d’Arabie Saoudite, Ibn Saud. Les actualités américaines rendent compte de ce moment:

"Un destroyer américain s'approche d'un croiseur dans la canal de Suez en Egypte. Il transporte Ibn Saud, roi d'Arabie Saoudite pour une conférence avec le président Roosevelt. Avec ce voyage de 1.300 km, c'est la première fois que le roi Saud quitte sa terre natale. Au cours de conversation cordiale, le roi saoudien et le président américain ont évoqué leurs problèmes communs et leurs relations commerciales."

Ce "Pacte de Quincy" est rappelé à chaque sommet réunissant les chefs d’Etat américain et Saoudien, celui entre Obama et le roi Salmane ne devrait pas échapper à la règle. Scellé pour 60 ans en 1945, il est relancé tacitement en avril 2005 à l’occasion de la venue à Washington du Prince Abdallah encore régent et qui allait devenir roi quelques semaines plus tard…Olivier Galzi sur France 2 :

"55 ans après le baiser de l'Hôtel de Ville, voici, la balade romantique dans le jardin, ça sera notre image de fin, regardez, George Bush, main dans la main avec le prince Abdallah d'Arabie Saoudite. Le président américain a apparemment tenu à lui faire voir les fleurs qu'il cultive dans son ranch...Accessoirement, les deux hommes se sont mis d'accord pour limiter la hausse du prix du pétrole. Désormais, on peut le dire, les pétroliers marchent la main dans la main..."

"Pétrole", le mot magique…qui paraît expliquer à lui-seul cette relation contre-nature entre une république démocratique et une monarchie absolue islamique. Selon un mythe qui confère à la légende urbaine, en 1945, Roosevelt aurait obtenu de la part d’Ibn Saud la concession du pétrole saoudien contre la protection du jeune Etat et de la dynastie régnante. L’historien et professeur au Collège de France Henry Laurens a noté récemment, archives à l’appui, qu’on n’avait pas parlé de pétrole spécifiquement pour la simple et bonne raison que la Standard Oil of California disposait de la concession sur le pétrole saoudien depuis …1933. Reste qu’évidemment la question du pétrole a toujours été centrale dans la relation entre les deux pays.

Au point que l’on se demande aujourd’hui, si les nuages qui se sont amoncelés récemment dans le ciel de cette relation ne s’expliquent pas par la moindre importance stratégique d’un pétrole dont on tente de se passer.

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