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1990: Alain Juppé rejette l'idée d'un "front républicain" et exclut celui qui l'évoque

Alain Juppé vient de se ranger à l'idée du "ni fusion-ni retrait" de Nicolas Sarkozy, rien d'étonnant à qui se souvient de la cantonale partielle de Villeurbanne il y a 25 ans.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Retour ce matin au mois de juin 1990, une élection cantonale partielle organisée à Villeurbanne fait la Une de l’actualité…

Au soir du 1er tour, le 10 juin, le PS est en tête avec 36.8% des voix, le candidat du RPR est à 17,2, mais entre les deux s’est glissé le Front national avec 27.6% des voix.

Le maire de Grenoble, Alain Carignon fait une proposition inédite dans l’histoire de la droite française : 

"Un gaulliste doit choisir. Il y a le choix entre ce que j'appelle un candidat républicain et puis un candidat extrémiste et dans ce cas-là, il faut en effet battre le candidat extrémiste. Ce n'est pas une question de politique nationale. C'est une question de morale et d'éthique personnelle"

 

La fin de non-recevoir du parti gaulliste est totale. Elle aboutira d’ailleurs à l’exclusion d’Alain Carignon du RPR.

Charles Pasqua est le premier à rejeter l’hypothèse d’un Front républicain, dans lequel il ne voit qu’une malice de la gauche…

 

"La démocratie n'est pas en péril, qu'on n'essaie pas de nous faire le coup du "front républicain" contre le fascisme. Ca ne marche pas, parce que c'est uniquement destiné à maintenir les socialistes au pouvoir. Nous ne sommes pas dupes "

 

Quant à Alain Juppé, aucun doute sur  "la folie" que constitue pour lui le  "Front républicain", il est ici l’invité d’Anne Sinclair dans "Sept sur Sept", au soir du 1er tour à Villeurbanne:

"Je n'ai rien de commun avec M. Le Pen, et je n'ai pas l'intention de m'allier avec les socialistes. Je les renvoie dos-à-dos. Ce n'est pas équivalent, mais je combats les deux. Et quand j'entends parler d'un front républicain, je trouve ça fou, parce que le jour où on aura fait croire aux Français, ou les Français croiront, qu'entre les socialistes et le Front national il n'y a plus rien, vous verrez que le front national grimpera sur des sommets."
 

 Oui, il s’agit du même Alain Juppé qui il y a un an lors de la partielle dans le Doubs appelait à voter pour le candidat socialiste afin de barrage au Front national, mais en rejoignant, contre l’avis de Jean-Pierre Raffarin ou Nathalie Kosciusko-Morizet, la position du ni fusion, ni retrait de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé nous rappelle que sa décision prise dans le Doubs il y a un an ne marquait finalement pas le début d'une évolution politique et stratégique profonde.

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