Killian, 20 ans : "J'appréhende de me retrouver avec un élu d'extrême droite au pouvoir"
Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18 à 25 ans. Jeudi 9 septembre, rencontre avec Killian, 20 ans, chef de bord à la SNCF et membre de l'association LGBT+ "Gare!".
Killian a 20 ans. Il est agent du service commercial trains à la SNCF, une fonction que le grand public nomme en général "contrôleur", et membre de l'association "Gare!" qui défend les droits des LGBT+ et favorise leur inclusion au sein de l'entreprise. Si Killian a choisi de travailler à la SNCF, c'est entre autres pour des raisons écologiques.
"Pour moi, le ferroviaire est un enjeu crucial dans la lutte contre le dérèglement climatique", indique-t-il. Voilà pourquoi Killian a décidé d'abandonner ses études de géographie et d'aménagement du territoire. "Je voulais apporter ma pierre à l'édifice et pour moi l'environnement est quelque chose d'important, poursuit-il. C'est important pour moi de faire un travail qui corresponde à mon éthique."
"J'aimerais m'encarter mais je ne sais pas où"
Killian est préoccupé par l'environnement mais aussi les droits des personnes LGBT+. C'est la raison pour laquelle il a décidé de faire partie de l'association "Gare!" de la SCNF qui existe depuis plus de 20 ans. "Il y a encore quelques personnes à la SNCF qui ne sont pas ouvertes d'esprit même si la majeure partie d'entre elles le sont", confie-t-il, tout en notant que ce qu'il manque, ce sont des formations. "C'est le fait d'être formé qui évite de faire des maladresses", explique Killian.
Cet engagement en faveur du climat et des minorités se prolonge aussi en politique. "J'aimerais m'encarter mais je ne sais pas où. C'est compliqué de s'identifier à un parti précisément", raconte-t-il. "Il y a du bon chez les Verts, les Insoumis et le PS, il faudrait un condensé des trois. Cela pourrait servir en vue des présidentielles de 2022, surtout quand on sait ce qu'il se trame en face", dit-il en faisant référence à Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national.
Quand je vois ce qu'il se passe en Hongrie ou en Pologne vis-à-vis des personnes LGBT+ ça me fait très peur.
Killian, 20 ansfranceinfo
"Sachant ce que les personnes risquent pour le simple fait d'être elles-mêmes, on devrait pouvoir se porter garant de ces personnes, les accueillir et leur offrir la sécurité", demande Killian. "Je me dis qu'il n'y a pas de solidarité, déplore-t-il, alors qu'on va en avoir de plus en plus besoin. Avec des politiques restrictives en matière d'immigration, je vois mal comment on pourrait arranger les choses et moi qui suis humaniste, ça me fait mal."
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