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Émeline, 21 ans, et Évangéline, 19 ans : à Fourmies, "c'est malheureux à dire mais il n'y a aucun avenir"

Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18 à 25 ans. Lundi 30 août, rencontre avec Émeline (21 ans) et Évangéline (19 ans) qui habitent à Fourmies, dans le Nord.

Article rédigé par franceinfo - Manon Mella
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Émeline (à gauche), 21 ans, et Évangéline (à droite), 19 ans, dans l'école maternelle Chaperon Rouge à Fourmies, dans le Nord. (MANON MELLA /RADIO FRANCE)

Émeline (21 ans) et Évangeline (19 ans) sont toutes les deux nées à Fourmies. Dans cette ancienne cité textile du Nord, le chômage est trois fois supérieur à la moyenne nationale (31%). Depuis 1975, la population de Fourmies a diminué d'un quart et 73% des Fourmisiens ont un diplôme inférieur au baccalauréat.  

"On a eu de la chance d'avoir de la place au centre socio-culturel"

Malgré des voyants sociaux dans le rouge, certains acteurs de la ville essayent de favoriser l'insertion des jeunes vers l'emploi. C'est le cas du centre socio-culturel de Fourmies grâce auquel Émeline a pu effectuer un contrat en alternance dans le cadre d'un CAP Petite Enfance. Même chose pour Évangéline qui a décroché un contrat Parcours emploi compétences (PEC), dispositif qui fait partie du plan "Un jeune, une solution" mis en place par le gouvernement l'été dernier et qui s’adresse aux jeunes éloignés du marché de l’emploi, âgés de moins de 26 ans.

La vie à Fourmies quand on est jeune ? "Il n'y a rien à faire", lance Evangéline, 19 ans. "C'est ennuyant, on est pressé de partir, même pour deux jours, pour se libérer". Emeline, 21 ans, essaye de relativiser : "On a eu de la chance d'avoir de la place au centre socio-culturel parce que c'est ce que j'aime faire l'animation". La jeune Fourmisienne aimerait, dans l'idéal, rester à Fourmies. 

C'est accueillant, on aimerait rester près de notre famille mais si on n'a pas le choix de partir pour notre avenir, on le fera.

Émeline

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"En politique on est toujours déçu"

En 2022, c'est la première fois qu'Émeline et Évangéline pourront participer à une élection présidentielle. Évangéline, de son côté, ne s'intéresse pas trop à la politique : "Ça me prend la tête. Il y en a un qui dit 'oui', l'autre qui dit 'non'. Ils ne sont jamais d'accord donc on ne sait pas qui suivre donc ne suit plus personne". Même constat pour Émeline : "C'est tous les mêmes. On est toujours déçu donc ça ne change rien. Je n'attends pas après ça pour faire ma vie. Ce qu'ils disent avant d'être élus, ce sont des paroles".

Malgré ça, Émeline et Évangéline restent attachées au droit de vote. "J'irai voter par respect pour les anciens", lance Émeline, "mais je ne sais pas pour qui". Même chose pour Évangéline qui ira voter "pour prendre [ses] responsabilités de citoyenne mais sans espérer quoi que ce soit".

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