Trente ans plus tard, que reste-t-il de la Marches des Beurs ?
3 décembre 1983 à Paris : l'arrivée d'une marche pacifique, partie sept semaines plus
tôt de Marseille : la Marche des Beurs. C'est ainsi que sera baptisée cette
"Marche pour l'égalité et contre le racisme", lancée par Toumi
Djaïdja, un militant associatif du quartier des Minguettes, près de Lyon.
Crimes racistes
A l'époque, "c'était dur d'être basané", explique Toumi. Les
violences contre les immigrés, surtout les Maghrébins, étaient quotidiennes. Des violences gratuites, des meurtres même.
Et puis, 1983, c'est aussi l'année où le Front national de
Jean-Marie Le Pen dépasse les 10 %. Une première dans l'histoire de la
République pour un parti d'extrême-droite.
La Marche des Beurs, 1.000 km à pied de Marseille à Paris, est donc une
manifestation pacifique pour rassembler cette France plurielle. Un mélange de
"lascars et de prêtres", raconte un marcheur de l'époque. L'image d'une
France qui, "comme les mobylettes, fonctionne au mélange".
100.000 Parisiens
Partis de Marseille dans l'indifférence générale, les 17 marcheurs seront rejoints, au fil des étapes, par d'autres, de plus en plus nombreux. Ainsi à Lyon, ils seront déjà plus d'un millier.
Entre temps, un crime raciste particulièrement odieux va émouvoir la France entière : un jeune Algérien, Habib Grimzi, est battu à mort par trois jeunes militaires, et jeté par la porte d'un train Paris-Vintimille.
A leur arrivée à Paris, les marcheurs sont accueillis par plus de 100.000 manifestants.
> A VOIR : Le webdoc de Ouafia Kheniche "Une marche, Deux générations" qui réunit cinq marcheurs de l'époque et cinq de leurs enfants
Retour sur ces événements
avec l'historien Pascal Blanchard, qui répond aux questions des abonnés à Mon
Quotidien , le quotidien des 10-14 ans.
Au micro : Jessica, Philippine, Arthur, Gaëtan et Apollinaire, ils sont en CM2 dans
le Marais à Paris.
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