Cet article date de plus de dix ans.

Les "enfants réunionnais de la Creuse" : une page sombre de l'histoire de France

L'Assemblée nationale vote ce mardi un texte qui reconnaît la responsabilité morale de l'Etat vis-à-vis des "Enfants réunionnais de la Creuse". Des enfants déracinés et envoyés de force en métropole, afin de repeupler des départements ruraux désertifiés.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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Des années 60 aux années 80, quelque 1.600 enfants ont été arrachés à leurs familles, sur l'île de la Réunion, et envoyés en
métropole, dans des zones rurales où ils n'avaient ni famille ni amis.
Cette migration forcée a été
orchestrée par le gouvernement, précisément par le Bumidom, Bureau pour le développement des migrations dans les départements d'outre-mer.

Le but était double : réduire le nombre
d'habitants sur cet île française très pauvre, et repeupler des zones rurales
qui se dépeuplaient. La Creuse en premier lieu, mais des dizaines de départements ont accueilli ces enfants, parfois des bébés, déracinés contre leur gré.
Cette initiative a été critiquée très tôt, mais elle a continué
pendant près de vingt ans.

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Archives détruites

Ces enfants réunionnais auxquels on avait promis qu'ils pourraient rentrer chez eux ne sont jamais repartis. Et leurs dossiers ont été détruits, ce qui fait qu'on a, de plus, privé ces enfants, aujourd'hui adultes, de leur histoire et de leur identité.

Ivan Jablonka est historien, maître de conférence, il a publié aux éditions du Seuil Enfants en exil , l'histoire des Réunionnais de la Creuse. Il répond aux abonnés à Mon Quotidien , le quotidien des 10-14 ans.
Au micro : Alexandra, My-Ly, Madeleine et Alexia, elles ont 14 ans.

 

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