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franceinfo junior. Pourquoi certaines villes veulent-elles interdire le burkini à la plage ?

La justice a suspendu début septembre l’arrêté "anti-burkini" pris par la ville de Nice. Le sujet a alimenté le débat médiatique cet été et n’a pas échappé à nos jeunes journalistes du jour, âgés de 11 à 13 ans. Ils posent leurs questions au micro de Franceinfo junior.

Article rédigé par Estelle Faure, Julien Moch
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'arrêté contre le port du burkini affiché devant la page de Saint-Jean Cap Ferrat (Alpes-Maritimes), le 19 août 2016.  (JEAN CHRISTOPHE MAGNENET / AFP)

Le 1er septembre, le tribunal administratif de Nice suspendait l’arrêté "anti-burkini" pris dans le courant de l'été par la ville. La justice était saisie par la Ligue des droits de l’homme et le Collectif contre l’homophobie, qui ont obtenu gain de cause. La raison invoquée par les juges pour rejeter cet arrêté : il constitue un abus de pouvoir en l’absence de risques avérés de trouble à l’ordre public ou d'atteinte à l’hygiène ou à la décence. À l'inverse, le tribunal de Bastia vient de valider l'arrêté pris par la commune de Sisco interdisant toute tenue religieuse ostentatoire sur ses plages. 

Régression ou modernité ?

Une vingtaine de communes a pris de tels arrêtés dans l'été, dont une partie a été invalidée par la justice. Les décisions prises par Cannes et Fréjus ont par exemple été suspendues récemment. Le 26 août, c’est le Conseil d’État qui avait rejeté l’arrêté pris par le maire de Villeneuve-Loubet. Ces décisions de justice n’ont pas stoppé la polémique. Certains politiques, comme Nicolas Sarkozy, ont même demandé l’instauration d’une loi pour interdire le burkini.

Créé en 2004 en Australie, le burkini est un vêtement de bain "pudique" ou "modeste" qui couvre le corps et les cheveux. En France, cette tenue a d'abord fait polémique suite à l’annonce cet été de la privatisation le temps d'une journée d’un parc aquatique des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône) par une association marseillaise, autorisant exceptionnellement le port du burkini. Une rixe dans la commune de Sisco en Corse a également exacerbé la polémique.

Pour l'ONU, les arrêtés "anti-burkini" sont facteurs de "stigmatisation"

Depuis le début de la polémique, les arguments pour l’interdiction ou le port du burkini ne cessent de s'affronter. Parmi les différents reproches avancés par ses détracteurs, ce vêtement de bain serait un signe d’extrémisme et de propagande religieuse, ainsi qu'une régression du droit des femmes et une atteinte à la laïcité dans l’espace public. Pour d’autres, il serait au contraire un signe de modernité et de liberté pour les femmes musulmanes : celui de se vêtir en accord avec leurs convictions et de pouvoir se baigner.

De son côté, l’ONU s'est exprimée en faveur du droit à porter le burkini, estimant que ces arrêtés stigmatisent les musulmans tout en divisant la société française.

Y a-t-il une loi sur le burkini ? Pourquoi certaines femmes veulent en porter ? Un lieu public est-il un lieu laïc ? Au micro de Franceinfo junior, nos trois apprentis journalistes, âgés de 11 à 13 ans, se posent de nombreuses questions. Ils interrogent Raphaël Liogier, philosophe et sociologue spécialiste du fait religieux, professeur à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence.

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