franceinfo junior. Comment apprend-on le métier de journaliste ?
Alors que le Congrès mondial des écoles de journalisme se tient à Paris cette semaine, franceinfo junior revient sur les bancs de l'école... avec nos apprentis journalistes, élèves en CM1-CM2. Pour leur répondre : Eric Nahon, journaliste et directeur adjoint de l'IPJ, l'Institut Pratique du Journalisme de Paris-Dauphine.
À l'heure des fausses infos, de la défiance envers les médias et des mutations économiques du métier, comment enseigner le journalisme aux étudiants fraîchement arrivés sur les bancs de l'école ? C'est la réflexion au cœur de la 5e édition du Congrès mondial des écoles de journalisme, qui se tient cette semaine à l’Université Paris-Dauphine. Mais au fait, comment devient-on journaliste ? Que doit-on apprendre pour faire ce métier ? C'est le sujet du jour dans franceinfo junior. Au micro, des apprentis journalistes, un peu plus jeunes que les étudiants en école de journalisme : ils sont élèves en CM1-CM2 à l'école des Tilleuls d'Orcemont, dans les Yvelines. Pour répondre à leurs questions : Eric Nahon, journaliste et directeur adjoint de l'IPJ, l'Institut Pratique du Journalisme de Paris-Dauphine. 48 élèves qui y feront d'ailleurs leur rentrée en septembre.
La première question revient à Célia : "Est-ce que pour devenir journaliste, il faut faire beaucoup d'études ?" Eric Nahon lui explique qu'"il faut faire un petit peu d'études. Il faut déjà avoir son bac, faire trois années de licence et ensuite vous passez un concours – assez difficile mais finalement quand on travaille, ça va – dans une des écoles reconnues." Elles sont au nombre de 14, dont l'IPJ. Une voie classique pour devenir journaliste mais y-a-t-il d'autres manières d'y parvenir ? "On peut devenir journaliste sans faire d'études, rentrer directement et apprendre sur le tas. Il faut avouer que c'est de plus en plus rare."
Faustine se demande à son tour combien il y a de journalistes en France. C'est "une question à la fois simple et compliquée parce qu'il y a aujourd'hui 35 017 cartes de presse délivrées, des cartes professionnelles de journalistes mais il y a aussi beaucoup de gens qui sont journalistes sans carte de presse, parfois qui travaillent à la télé ou autre. C'est assez difficile de les compter mais on va dire autour de 40 000 en France." Une carte de presse qui est une "garantie juridique", qui prouve qu'on est un journaliste professionnel employé par un média d'information et "qu'on adhère aussi à des valeurs."
Un métier-passion qui ne paie pas toujours
Maria s'interroge aussi de son côté : "C'est facile d'être journaliste ?" demande la jeune élève. Eric Nahon lui répond : "Oui et non, parce qu'il y a beaucoup de gens qui ne vous croient pas. On est dans un univers professionnel parfois compliqué. Mais en même temps, c'est un métier qu'on fait par passion. Et quand on fait des métiers par passion, on s'accroche et on ne trouve pas ça si difficile." Mais un métier-passion dont on n'arrive pas toujours à vivre : "Il y a des journalistes qui gagnent correctement leur vie et d'autres qui tirent le diable par la queue. (...) Quand on est ce qu'on appelle 'pigiste', qu'on travaille en indépendant pour plusieurs médias, il y a des mois où on gagne bien et des mois où on ne gagne pas bien. Donc on est obligé de faire beaucoup d'articles, de sujets, pour gagner sa vie et payer son loyer."
Célia a une nouvelle question à poser à Eric Nahon : elle se demande si des journalistes enseignent leur métier aux étudiants. "Nous avons des professeurs d'université qui viennent parler de droit de la presse, d'économie, de sciences politiques... Nous avons aussi majoritairement des journalistes en activité qui viennent expliquer comment on fait un duplex à la radio, comment on fait un reportage, comment on écrit, comment on fait du web... (...) Nous avons aussi des praticiens" par exemple des avocats qui enseignent le droit de la presse aux étudiants.
L'envie d'entendre les gens
Célia continue sur sa lancée avec une question... pointue : l'élève veut savoir si les journalistes prennent "la grosse tête" à force d'interviewer des stars. "Il ne faut jamais oublier de quel côté du micro on est. (...) J'ai aussi longtemps interviewé des gens connus, des stars comme tu dis, mais je pense que quand on est journaliste, que la personne soit star, quelqu'un de la rue ou quelqu'un qui fait des choses dans la société, ce sont des gens qu'on a envie d'entendre, de voir, dont on a envie qu'il partage des choses... Je pense que quand on est dans cette idée-là on ne peut pas prendre la grosse tête." Sur cette page, réécoutez notre émission du jour sur le métier de journaliste et comment on peut le devenir.
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