Cet article date de plus de huit ans.

Pas de relâche au théâtre de Malte !

Le théâtre Manoel de La Valette n'a jamais cessé de fonctionner depuis son ouverture en 1732. Originaire de Manosque, en Provence, Didier Lauterborn est chargé des relations clients au théâtre. Herboriste passionné, il est aussi auteur de plusieurs ouvrages sur les traditions provençales.
Article rédigé par Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Didier Lauterborn à côté du buste d'Antonio Manoel de Vilhena,fondateur du théâtre © Emmanuel Langlois)

Il y a la machine à vent, celle pour le tonnerre et cette autre pour la pluie. «C'est la plus sophistiquée, assure le Français: on attrape un nuage, on le met dans la boîte et quand on a besoin de la pluie, on secoue! Le secret, ce sont ces petites billes qui reproduisent le son de la pluie en descendant.» Voilà les premiers effets spéciaux au théâtre. Ils datent du XIXe siècle et sont toujours utilisés aujourd'hui. Bienvenue dans les coulisses du théâtre Manoel, le théâtre national de l'île de Malte, 600 places, à l'architecture et la décoration baroque, ouvert sans interruption depuis 1732. Didier Lauterborn est chargé des relations clients ici. "Il y a une acoustique exceptionnelle, poursuit-il. D'abord, le bâtiment est en forme de U. Ensuite, sous la scène, des réservoirs recueillent les eaux de pluie, qui permettent au son de se propager. On entend aussi bien en bas qu'au 4ème étage!".

  (L'intérieur baroque du théâtre Manoel de Malte © Emmanuel Langlois)

Avec ses boiseries dorées et sculptées, son plafond en trompe-l’œil, Le lieu mérite le détour. Au fil de la visite, on s'interroge sur ces drôles de miroirs astucieusement disposés dans les loges. "Au XIXème siècle, explique notre guide, l'aristocratie pratiquait le culte de la vanité. On allait au théâtre autant pour voir que pour être vu. Grâce au reflet, on pouvait discrètement apercevoir qui était là et avec qui." Pourtant, il n'est pas évident à trouver, ce théâtre Manoel, au détour d'une ruelle étroite de la vieille ville de La Valette. Sauf le soir venu, où l'endroit s'anime. "La saison commence début octobre et se termine début juin, détaille-t-il. Cela va de la musique classique à la danse contemporaine en passant par les percussions, le jazz, le piano, l'opéra ou la pantomime. C'est éclectique". 

  (L'intérieur de la co-cathédrale Saint-John de La Valette © Emmanuel Langlois)

Né dans le Sud-Est, Didier Lauterborn, 48 ans, sans enfant, s'est installé il y a dix ans à Malte, pour sa dimension polyculturelle, dit-il. "On retrouve ici toute l'histoire de l'humanité. Il y a les temples néolithiques, le Moyen-Âge avec M'dina, la Cité du silence, l'époque des Chevaliers de l'Ordre de Malte, qui sont restés trois siècles, puis Napoléon, les Britanniques et aujourd'hui l'époque moderne avec les cybercafés." Employé au départ dans le tourisme, il atterrit au théâtre Manoel grâce à l'audioguide qu'il a enregistré pour les visites.

Le théâtre Manoel de La Vallette

Le site de Didier Lauterborn www.provencedoc.com

Son livre "Mémoires d'un herboriste" aux éditions Equinoxe

Préparez votre séjour à Malte

Aller à Malte avec Air Malta

Dormir à Valletta G House, une incroyable maison du XVIe siècle sur trois étages à la pointe de la vieille ville de la Valette, classée à l'UNESCO. Les épais murs de pierre sont d'époque. L'endroit est romantique à souhait et on ne peut plus central, avec un balcon en bois maltais traditionnel. Au premier étage, la chambre double est vaste et soigneusement restaurée comme le reste de la maison. Au mur, une reproduction presque grandeur nature du Radeau de la Méduse de Géricault nous rappelle que la France n'est pas si loin. Au sous-sol, une cuisine équipée permet de se faire ses petits repas.

  (Dormir à Valletta G House et se retrouver au temps des Chevaliers © E Langlois)

Retrouvez cette chronique sur le site de la mobilité internationale vivrealetranger.com du groupe Studyrama

Retrouvez ce portrait dans le magazine d'informations économiques et financières La Tribune Bordeaux

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.