Cet article date de plus de treize ans.

Parole d'Expert : A la conquête de l'Or noir en Alberta

Article rédigé par Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
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C'est peut-être en Alberta qu'il faut aller si on choisit le Canada. Là-bas, c'est l'or noir qui fait déplacer les foules ? - L'Alberta, c'est la province dynamique du Canada. Elle est relativement peu connue, mais il y a en Alberta des réserves de pétroles colossales : ce sont les deuxièmes réserves de pétrole au monde, après l'Arabie saoudite. Ca créée évidemment la fortune de cette province et du pays tout entier. - C'est du pétrole difficile à exploiter et vu que le pétrole est maintenant très cher, ça le rend finalement intéressant. - C'est du pétrole qu'on extrait des sables bitumineux du nord de la province. Ca a un certain coût évidemment, et notamment un coût environnemental très très elevé malheureusement. Mais avec le prix du baril sur le cours mondial, l'extraction du pétrole des sables bitumineux devient très intéressante. - La capitale de l'Alberta, c'est Calgary, vous dîtes, c'est une ville qui pousse. Il n'y a pas un seul bloc où il n'y ait pas une grue qui construise un immeuble. - Un million d'habitants à Calgary, qui est une ville qui s'étend à perte de vue et à vue d'oeil, dans le sens horizontal et vertical. On sent vraiment le bouillonnement, il y a des camions énormes partout, des chantiers dans tous les blocks, dans tous les quartiers, à tous les coins de rue. Il y a des projets de construction de tours faramineuses. C'est une ville bouillonante et très intéressante. - Déficit d'emploi, on recherche qui en particulier, quels profils ? - C'est simple, on recherche tout le monde, du serveur de Mc Donald's aux cadres supérieurs dans évidemment tous les domaines qui concernent le pétrole. C'est une locomotive, le pétrole, ça tire tout derrière soi, dans la santé, l'enseignement, dans les services, l'informatique, il y a vraiment du boulot pour tout le monde. - Vous avez constaté que les Français étaient un peu à la traîne, c'est à cause de la langue, essentiellement ? - Evidemment, on est en Alberta, une province anglophone, et votre français ne vous servira pas à grand chose. Il faut donc parler un anglais très professionnels, ils sont assez sourcilleux là-dessus. Et il faut surtout avoir une première expérience canadienne, ils sont assez embêtants avec cette histoire. Parce que là-bas, votre diplôme, votre école de commerce, voire la grosse entreprise dans laquelle vous avez travaillé en France, et dont vous êtes si fier, ils ne connaissent pas, ils s'en fichent relativement. - Vous avez constaté que même une expérience de bénévole, c'est très important. - C'est vraiment le bon conseil que Courrier Cadres peut vous donner, c'est que si vous voulez faire votre trou en Alberta, à Calgary, qui est vraiment la capitale économique, offrez-vous en quelque sorte une expérience de bénévolat. Le choix est large là-bas. Vous vous ferez beaucoup de réseaux, vous ferez comprendre à vos employeurs futurs que vous avez bien compris le système canadien qui est beaucoup basé sur ce qu'ils appellent le "can do spirit", "je peux le faire", qui prime souvent sur "je sais le faire", j'ai très envie de le faire, j'ai envie de bosser et finalement je vais y arriver. - Il y a aussi le souci des visas. Ca s'assouplit un peu mais ça reste un problème. - Les visas au Canada, c'est un problème. Effectivement, il faut souvent plusieurs mois, 9 mois, pour en obtenir un. Sauf qu'ici, il y a une pénurie de main d'oeuvre colossale. Donc, la province de l'Alberta fait pression sur le gouvernement provincial du Canada pour que les visas soient obtenus plus rapidement et plus facilement. - Ce que vous disent aussi les gens que vous avez rencontrés, c'est que tout cela ne va pas durer éternellement. - On ne sait pas. Il y a eu un gros crack à la fin des années 90, où les gens partaient en laissant la clé sous la porte de leur maison. Ils partaient véritablement sans rien, parce que les cours du pétrole mondial s'étaient effondrés, et donc il n'était plus intéressant d'exploiter les sables bitumineux du nord de la province. Aujourd'hui, ça marche très bien, c'est très intéressant, et vu le contexte politique au Moyen-Orient en particulier, il y a de fortes chances qu'on continue à avoir un pétrole cher et donc que le pétrole de l'Alberta soit intéressant, mais on ne sait jamais. Du coup, les gens en profitent : la richesse est là, ils dépensent leurs dollars et c'est impressionnant à voir dans les rues.

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