Le VIE: limites et perspectives vues d'Espagne
VIE, comme Volontariat International en Entreprise. Le sésame pour un jeune diplômé qui veut voir du pays. Patrick Teixido en sait quelquechose. En 1977, le jeune homme, parisien, 25 ans, son diplôme d'ingénieur grande école Supélec et son MBA HEC en poche, est envoyé en Algérie, en service volontaire civil, une aventure humaine loin des clichés qu'il avait sur l'Afrique, se souvient-il, trente ans plus tard. " j'étais enseignant dans une école d'ingénieurs. C'était la seule école en Afrique d'ingénieurs informaticiens, c'était fantastique parce que j'avais des élèves algériens mais aussi de Côte d'Ivoire, du Sénégal, du Maroc, de Tunisie, et c'était passionnant d'être en contact avec toutes ces personnes et de vivre pendant deux ans en Algérie. " A l'époque, Patrick avait déjà bien roulé sa bosse, en Angleterre et en Suisse pour des stages dans l'hôtellerie et la restauration, à la découverte déjà, du monde professionnel. Aujourd'hui, Patrick Teixido partage sa vie entre Paris et Madrid. Après avoir dirigé de grands groupes, il a monté son propre cabinet en Espagne, et constate aussi les limites du VIE: beaucoup d'appelés, et peu d'élus. " Il y a 43.000 candidats français aujourd'hui, qui sont prêts à partir à l'étranger, à représenter la France à l'étranger, à développer le commerce extérieur. Et sur ces 43.000 candidats, on ne peut donner un poste aujourd'hui qu'à 4.700 personnes, ce n'est pas suffisant. " La faute aux entreprises, reconnaît Patrick, la formule n'est pas assez connue, mais surtout, elle coûte cher aux employeurs. " Si on me propose un ingénieur télécom français le double de prix d'un ingénieur espagnol, je prendrai l'ingénieur espagnol. Ca c'est la problématique en Espagne, et dans plusieurs pays. L'entreprise ne fait pas du bénévolat. Maintenant, il commence à y avoir des aides, de régions, d'organismes, pour financer une partie des coûts, donc normalement ça devrait se développer. Mais une entreprise ne peut pas payer quelqu'un deux fois plus cher ou trois fois plus cher parce que c'est un VIE, et parce qu'il est Français ! " Patrick Teixido avance aussi des idées: inscrire les jeunes à la Sécurité sociale espagnole, quasi gratuite, plutôt que les rattacher à la France. Reste que le système fonctionne sur le long terme. Dans 70% des cas, le jeune VIE est intégré dès la fin de son contrat, et devient une ressource permanente pour l'entreprise à l'étranger ou en France comme responsable export.
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UbifranceGrâce au Volontariat International en entreprise, vous confiez à un jeune, jusqu'à 28 ans, une mission professionnelle à l'étranger durant une période modulable de 6 à 24 mois. Les missions confiées aux volontaires, commerciales ou techniques, sont décidées par l'entreprise : études de marchés, prospection, renforcement d'équipes locales, accompagnement d'un contrat, d'un chantier, participation à la création d'une structure locale, animation d'un réseau de distribution, support technique d'un agent... Elles s'adressent à des candidats motivés et formés au plan professionnel : ingénieurs, informaticiens, commerciaux, techniciens, personnel administratif, contrôleurs de gestion, cuisiniers... Avec le V.I.E, optimisez votre budget ressources humaines à l'international. La formule V.I.E est une bonne alternative à l'expatriation. En moyenne, le coût annuel d'un V.I.E en Europe s'élève à 20 000 € HT pour l'entreprise (indemnités et couverture sociale). Quelques chiffres sur le V.I.E : En 6 ans, 13 000 jeunes ont réalisé une mission V.I.E pour le compte de 1 820 entreprises dans près de 130 pays, 70% des V.I.E reçoivent une proposition d'embauche à l'issue de leur mission, 65% des entreprises utilisatrices de la formule V.I.E sont des PME. La durée moyenne des missions est de 17 mois. Les 10 premiers pays d'affectation des V.I.E sont dans l'ordre : les Etats-Unis, la Chine, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique, l'Italie, le Japon, le Mexique, le Maroc, la Roumanie.
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