Le surfeur basque fait du business au Chili
Dans
la grande famille des expatriés, c'est presque toujours l'épouse qui suit son
mari à l'étranger. Chez les Pinot, c'est l'inverse. Si Nicolas a posé ses
valises et commencé une nouvelle vie à Santiago, c'est parce que sa femme
venait d'y être mutée, à sa demande, comme conseillère pédagogique à
l'ambassade. Le Français a aussitôt monté là-bas sa société, "Tell Us
Chile / Raconte-nous le Chili", qu'il avait en tête depuis
longtemps, et qui joue les intermédiaires avec les entreprises françaises. "Les
deux piliers de l'économie ici, raconte le Français, ce sont d'un côté les
mines de cuivre, et de l'autre les fruits et légumes, kiwis, avocats, raisins.
Du coup, on est à l'affût de nouvelles technologies pour le ramassage ou le
tri. Il y a du potentiel. "
Nicolas Pinot travaille déjà avec trois
entreprises du sud-ouest. Un laboratoire de Bordeaux exporte au Chili des
protections auditives pour les ouvriers des mines. Une autre du matériel de
distribution de carburant et une troisième des systèmes de protection incendie
pour les cuisines industrielles. Ces contrats ne font pas encore du Français un
milliardaire, mais lui permettent déjà de bien vivre. "Le Chili est un
pays sûr et calme, argumente l'homme d'affaires français, y compris pour les investissements
étrangers. Santiago possède le plus bas taux de corruption de toute l'Amérique
du Sud ! "
Attiré
par l'aventure et les défis
Né
près de Paris, Nicolas Pinot débarque à Ustaritz à l'âge de 5 ans. "Quand on
arrive au Pays basque, c'est soit surf, soit rugby. J'ai préféré les
vagues ." Le gamin est doué. Il est repéré par Quiksilver qui le
sponsorise pendant des années : "Ils m'ont formé, permis de voyager et de
réaliser mon rêve. " Il intègre aussi l'équipe de France et décroche un
titre européen dans les années 90. Nicolas Pinot se lance d'abord dans des
études pour être prof d'EPS, mais lâche l'affaire au bout de quatre ans :
"J'avais fait une erreur, se souvient-il, ce n'était pas du tout mes
aspirations. J'étais attiré par l'aventure et les défis. "
Le jeune homme
se lance alors dans les affaires, d'abord dans la glisse au Pays basque puis en
Roumanie pendant 3 ans : "Mon père avait mis en service là-bas les
premiers camions qui remplaçaient les charrettes tirées par des chevaux pour
collecter les déchets. Il m'a proposé de le rejoindre pour développer
ça. " Entre temps, Nicolas a rencontré sa femme et fondé une famille. Au
Chili, la passion de la planche ne l'a pas quitté: "On va surfer à
Valparaiso, à 1h20 de route. Ici, l'eau du Pacifique est à 14 degrés toute
l'année, il n'y a pas de saison. Les vagues sont plus puissantes, les courants
plus dangereux et il y a plus de rochers qu'au Pays basque. Du coup, il y a
moins de monde dans l'eau ! " Le Français a réussi sans trop insister à convertir
au surf ses deux enfants de 6 et 9 ans. Pour son épouse, il faudra encore
patienter.
Aller plus loin
Sa
société "Tell Us Chile"
Retrouvez ce portrait dans le magazine régional d'informations Objectif Aquitaine
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