Français du monde. Un nouveau souffle pour le tourisme en Tunisie
Deux ans après les attentats terroristes de la plage de Sousse et du musée du Bardo, les vacanciers étrangers sont de retour, même jusqu'aux portes du désert de Tozeur, où un Français a construit un éco-lodge dédié au repos et à la méditation.
Il aurait pu choisir les plages d'Hammamet ou de Djerba. Il a préféré le désert de Nefta, à 600 kilomètres au sud de Tunis.
Quand Patrick Elouarghi a débarqué en 2008, il n'y avait là qu'une oasis, un petit village et du sable. En deux ans de travaux, avec la designeuse Matali Crasset, est sortie de terre une incroyable citadelle de 3 000 m² à l'architecture contemporaine et épurée, surplombant l'oasis. "On veut développer le côté bien-être du lieu, explique le Français, avec des stages de yoga et de méditation. Les gens viennent ici pour souffler et ne rien faire, c'est leur activité principale ici !" À deux pas des décors naturels de Star Wars près de Tozeur, l'ensemble participe de cet imaginaire futuriste.
L'hôtel est au cœur du village
"On est complètement dans la problématique locale, le manque d'eau, l'aide à la population, le travail équitable avec les femmes, qui fabriquent pour nous des tapis revisités par la designeuse. On est en train de créer un jardin en permaculture (système conceptuel inspiré du fonctionnement de la nature, NDLR) pour être totalement en autarcie."
Ce sont aussi les femmes du village qui font la cuisine au Dar HI, rien que des plats locaux. En plus de ses panneaux solaires, l'hôtel est enfin branché sur la géothermie : "On a une source thermale qui fournit l'eau de la piscine à 40°, un bouillon de culture soufré. On n'a besoin ni de moteur ni de filtre. L'eau chaude alimente aussi le hammam. On n'a aucune consommation d'énergie et les clients préfèrent la vapeur naturelle plutôt que fabriquée."
Séjours détox
Comme les autres professionnels, le Français constate que les touristes reviennent en Tunisie : "Ça a explosé cet été, surtout le balnéaire avec le retour des Anglais, des Belges, des Allemands, des Russes et des Chinois, nouvel arrivage. Il y a aussi beaucoup d'Algériens. Mais c'est une clientèle de masse alors qu'on aimerait tous un tourisme plus sélectif."
Les autorités tunisiennes tablent sur 6,5 millions de touristes sur l'ensemble de 2017, soit une hausse de 30% par rapport à l'an dernier, et un presque retour à la normale. Le secteur rapporte 8% du PIB de la Tunisie. Né à Paris, formé au commerce international, Patrick Elouarghi commence sa carrière à 21 ans, en ouvrant son épicerie du monde à Paris.
Sept ans plus tard, avec son associé, il rachète un château du XIXe à Cholet qu'ils transforment en hôtel de charme. Viendra un autre établissement à Nice, un troisième à Paris, puis la Tunisie, ou le Dar HI, "Ma maison" en tunisien, a ouvert le jour du début de la révolution de 2010 !
Comptez 800 à 1 000 euros la semaine pour séjourner à Nefta
Le projet du Français, c'est maintenant d'organiser des séjours detox, à base de jeûne, de tisanes et de marches dans le désert. Le Dar HI de Nefta fait partie des nominés pour les premières Palmes du tourisme durable. Votez sur Internet jusquà fin novembre sur internet palmesdutourismedurable.com dans les six catégories retenues : hébergement, transport, voyage, loisir, territoire & destination et information.
Un tirage au sort sera fait parmi les votants, un voyage à Madagascar avec Salaün Holidays et des billets d'avion avec Air France seront à gagner. Les prix seront remis lors d'une cérémonie le 14 décembre à Paris.
Lui écrire : patrick@hi-life.net
Aller plus loin
-> Son éco-lodge, le Dar HI, à Nefta
-> Les premières Palmes du tourisme durable
-> Retrouvez ce portrait sur le site de la mobilité internationale Vivre à l'étranger.com du groupe Studyrama
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