Français du monde. Singapour, là où les expatriés vivent le mieux au monde
Pour la troisième année consécutive, Singapour décroche la première place du classement de l'enquête "Expat Explorer", devant la Norvège et la Nouvelle-Zélande.
Quel est le secret de Singapour, la petite ville-État d'Asie du Sud-Est, Manhattan tropical, pour séduire les expatriés du monde entier ?
Souriez, vous êtes filmés !
La première chose qui frappe en arrivant à Singapour, ce sont ces centaines de caméras qui scrutent chacun de vos faits et gestes. Un pays sûr, c'est le grand avantage de Singapour dans l'enquête, explique Anne Genetet : "C'est un flicage assez invisible, un peu moins depuis quelques années. Pour autant ils disent : "peu de problèmes ne veut pas dire pas de problème." Mais je suis très impressionnée par notre capacité en France à être créatifs et réactifs, peut-être plus que ces pays-là. Se sentir en grande sécurité n'est pas forcément un gage d'absolue protection. "
Anne Genetet vit depuis 13 ans à Singapour
Mère de quatre garçons, médecin de formation, elle avait à l'époque suivi son mari, embauché dans les télécoms, et aujourd'hui dans la robotique et l'intelligence artificielle. Sans aucune expérience politique, en juin dernier, elle est élue députée des Français de l'étranger, sous la bannière Macron.
Médecine à deux vitesses
A 54 ans, et parce que le conjoint d'un expatrié ne peut pas être médecin à Singapour, Anne a monté sa propre agence, pour former aux urgences pédiatriques les employés de maison étrangers et les parents de jeunes enfants. Elle travaille aussi avec des ONG. A Singapour, reconnaît-elle, la médecine est à deux vitesses, mais il y a plus de fluidité entre le public et le privé : "Quand on a besoin de points de suture, en France, on va à l'hôpital du coin et on tombe sur l'interne de garde, avec les aléas que ça peut représenter. A Singapour, il y a toujours un médecin plasticien de garde."
Cette médecine haut de gamme a un coût
Il est exorbitant pour qui n'a pas de couverture santé fournie par son employeur. "J'ai vu des patients mourir d'une maladie qu'on aurait soignée en France, raconte Anne Genetet, parce qu'on a un système remarquable, notamment pour la prise en charge de pathologies chroniques lourdes comme le cancer. Ici, quand on a épuisé son capital, quand on n'a plus d'argent pour se soigner, le traitement s'arrête et on meurt. C'est extrêmement douloureux."
Qualité de vie
Les expatriés ne connaissent sans doute pas ce genre de situation puisque près des deux tiers, 64%, affirment que leur qualité de vie s'est améliorée à Singapour. Petit à petit, la ville se met à l'écologie, mais il reste à faire, assure Anne Genetet : "On voit souvent des grands centres commerciaux avec la clim à fond et les portes grandes ouvertes ! Ils utilisent très peu l'énergie solaire alors qu'on est sous l’Équateur. Je m'interroge. Il y a peut-être des contraintes technologiques ou de place."
Sur le plan numérique en revanche, Singapour n'est pas en retard : "La digitalisation de l’État est très avancée, on pourrait s'en inspirer. Mais sur la notion de "smart city", la ville intelligente, Paris est plus avancée."
La France a encore des progrès à faire. Elle pointe cette année à la 23e place du classement des pays où il fait bon vivre, en recul de deux rangs par rapport à l'an dernier.
Lui écrire : anne.genetet@assemblee-nationale.fr
Aller plus loin
Retrouvez ce portrait dans la Voix de France, la magazine de l'UFE (Union des Français de l'étranger)
L'Union des Français de l'étranger à Singapour
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