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Français du monde. Les Bretons de New York font leur cinéma

Laurent Corbel, Morbihanais installé à "Big Apple", raconte les Bretons de New-York et le festival de cinéma qu'ils préparent... 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Laurent Corbel à New York "Très rapidement, en 8 jours, en 8 semaines ou en 8 mois, je me suis senti New-yorkais" (EMMANUEL LANGLOIS)

Il rêvait du Maroc mais c'est à New York que son patron envoie Laurent Corbel ouvrir un bureau de la société de logiciels pour les banques, dans laquelle il travaille toujours aujourd'hui. Nous sommes en 2004. Laurent Corbel, lui le Breton d'Arradon, dans le Morbihan, monté à la capitale pour le travail, voulait de toute façon partir. "En 8 ans à Paris, raconte-t-il, je n'ai jamais réussi à me sentir Parisien. A New York, très rapidement, en 8 jours, en 8 semaines ou en 8 mois, je me suis senti New-yorkais. C'est une ville où tout le monde vient de quelque part, et passé l'excitation de la découverte, il faut y entrer, on n'a pas trop le choix." 

Manhattan vue de Brooklyn.  "New York est une ville sur l'eau, c'est une île" (EMMANUEL LANGLOIS)

Bienvenue à Big Apple, une grosse pomme à cidre pour des milliers de Bretons à avoir fait le grand saut pour venir gagner leur vie de côté-ci de l’Atlantique. "On parle des Irlandais qui ont fui la famine mais il y a une histoire d'immigration du centre Bretagne, après la Seconde guerre mondiale, des villages entiers ont vu partir les jeunes. A Gourin, par exemple, il y avait même une agence Air France et une statue de la Liberté !" 

La High Line : une voie de chemin de fer réhabilitée en jardin suspendu au coeur de Manhattan (EMMANUEL LANGLOIS)

Certains sont restés, d'autres sont repartis, comme le grand-père de Michel Salaün, autre Breton célèbre, débarqué en 1927 dans le New Jersey. "Il a travaillé pendant cinq ans dans une briqueterie, témoigne son petit-fils de passage à New York. Lorsqu'il est rentré en France en 1932, il a acheté son premier autocar. C'est comme cela qu'est née l'entreprise. Mon grand-père était commis de ferme, d'une situation très modeste."  Salaün est aujourd'hui l'un des tout premiers voyagistes français et envoie chaque année en groupes ou en individuels 8 000 clients visiter les États-Unis.  

Michel Salaün à Brooklyn, face à Manhattan "Mon grand-père est venu de Bretagne travailler cinq ans dans le New Jersey, ce qui lui a permis d'acheter son premier autocar" (YVES POUCHARD)

Une ville sur l’eau  

A New York, Laurent Corbel s'est aussi découvert une âme d'entrepreneur. Il est l'importateur du Smartboat, un bateau construit en Bretagne. A partir du mois de mai, il propose des croisières d'une heure et demie autour de la statue de la Liberté pour payer les frais. "New York est une ville sur l'eau, dit-il, c'est une île. Il y a quelques clubs de voile mais sur huit millions de New-yorkais, très peu vont sur l'eau." Le Français est aussi le président de l'association des Bretons de New York. L'an dernier, elle a organisé à Central Park une soirée des Vieilles Charrues, le plus grand festival français, avec -M- ou the Avener.

L'Empire State building vu du Rockfeller center. Au loin, la pointe de Manhattan où se rejoignent l'Hudson et l'East River  (EMMANUEL LANGLOIS)

L'association soutient aussi des projets plus modestes : "Un de nos membres est compositeur de musique de chambre baroque, explique Laurent Corbel. Il a monté un festival près de Dinard. Immédiatement, on lui a dit "Simon, on va t'aider, c'est un projet extraordinaire!" Sa mère est bretonne, il n'a jamais vécu en France, il est complètement américain." 

Times Square vu de la terrasse de l'hôtel Novotel (EMMANUEL LANGLOIS)

Cette année, l'association se lance dans un festival du film en octobre, avec l'idée de montrer les paysages et la création bretonne. Sa grande satisfaction, c'est de constater que deux articles typiquement bretons viennent de faire leur entrée au MoMA, le plus important musée d'art moderne au monde. "Quand je vois dans le catalogue une marinière Armor-Lux et le petit bateau Tiwal, un dériveur pliable et gonflable qui tient dans deux sacs, ce sont deux symboles pour moi d'une Bretagne moderne qui réussit" mais qui ne renie pas pour autant crêpes, galettes et fest-noz !   

Lui écrire contact@s-cruise-nyc.com  

Le New Jersey vu de l'ouest de Manhattan, là où le grand-père de Michel Salaün a travaillé pendant cinq ans, de 1927 à 1932 dans une briqueterie (EMMANUEL LANGLOIS)

Aller plus loin

 Sa société de croisière S-Cruise by Smartboat

Aller à New York avec Salaün HolidaysA l’instar des marques Pouchkine Tours, dédiée à la Russie et aux ex-républiques d’URSS, et Nordiska pour la Scandinavie, les États-Unis et le Canada sont désormais regroupés au cœur d’une nouvelle marque baptisée HUGH ! 

Visiter le MoMA, le plus grand musée d'art moderne au monde 

Le bateau Tiwal, le dériveur gonflable qui tient dans deux sacs

Retrouvez cette chronique sur Vivre à l'étranger.com, le site de la mobilité internationale du groupe Studyrama

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