Français du monde. Il développe Yves Rocher à Malte
La vente et le commerce sont dans ses gènes. Cyril Valiere, né dans le Lot-et-Garonne, dirige les trois magasins de cosmétiques de l'enseigne sur l'île. Le Français regrette que le patrimoine culturel de la "Perle de la Méditerranée" ne soit pas suffisamment mis en valeur.
Cyril Valiere est un garçon décidé et sûr de lui. Le jeune homme a fait des études supérieures en génie civil, mais c'est finalement dans le commerce qu'il a trouvé sa voie, vous explique-t-il en prenant impeccablement la pose pour la photo dans la salle aux murs blancs d'un restaurant branché de La Valette. "J'étais fait pour ça, pour le business, c'est le métier que je devais faire et je l'ai trouvé." Un jour peut-être, il vendra des cuisines, du prêt à porter ou des sandwiches, mais uniquement des enseignes françaises, précise-t-il.
"En tant qu'expatrié, on participe au rayonnement de notre pays, on est une sorte de vecteur." Pour l'instant, il a monté à Malte il y a 4 ans trois magasins de cosmétiques Yves Rocher, dont un institut, qui emploient six personnes. "Au départ, il y a eu un gros travail de marketing, témoigne-t-il, pour faire connaître la marque et les produits. Ça tombait bien, Malte est en plein développement sur le secteur des produits de bien-être et du bio."
Tourisme culturel
Né à Agen, dans le Lot-et-Garonne, grandi tout près de là, à Layrac, Cyril Valiere vit à Malte depuis une dizaine d'années, depuis qu'il a rejoint un ami venu à Malte en séjour linguistique pour améliorer son anglais. Comme tout le monde, Cyril a commencé par travailler dans l'industrie des jeux en ligne, la spécialité de l'île avec les écoles de langues. Il a ensuite dirigé l'Agence de développement économique de Malte, une branche du ministère des Finances.
Aujourd'hui encore, il conseille les Français désireux de s'installer à La Valette. "C'est extrêmement facile, s'enthousiasme-t-il, on monte sa société en deux jours. Et puis, c'est une petite île où tout le monde se connaît. Enfin, que ce soit pour la main d’œuvre ou les impôts, les frais sont modérés."
Malte fait figure de paradis fiscal mais l'île, à 2h de vol de Paris, veut en finir avec cette image. Elle tire aussi plus du tiers de ses revenus du tourisme. Et Cyril Valiere estime que la destination a plus à offrir que des séjours balnéaires. "Les autorités font la promotion du tourisme de masse alors qu'il y a énormément de choses à visiter, pas que les hôtels et les plages. Il y a aussi les musées, les monuments et les villes. Il y a un vrai créneau culturel."
Ouverture d'esprit
Le Français vit à Bormla, l'une des Trois Cités de Malte, face à La Valette, dans une maison du XVIIIe siècle, au milieu des fortifications. "Il y a 6-7 ans, personne ne voulait s'installer ici, c'étaient les classes populaires. Aujourd'hui, il y a des projets urbains ambitieux et les gens s'y précipitent. C'est encore authentique : on vit vraiment avec les Maltais." C'est l'ouverture d'esprit de la population qui a séduit le Français. Malte est un melting-pot et des sujets compliqués en France, comme le mariage pour tous, n'y font pas autant débat.
"C'est passé très facilement. Les Maltais sont obligés de s'adapter, ils sont en permanence au contact d'étrangers du monde entier. Ils ont cette facilité à absorber toutes les cultures." Dans le travail, on fonctionne à l'anglo-saxonne. "On donne leur chance aux gens, on leur demande de faire leurs preuves. Ce n'est pas comme en France où on va demander 5 ans d'expérience minimum même pour un poste quelconque."
Célibataire, sans enfant, fêtard, Cyril Valiere, la trentaine, compense le stress du travail par le sport : course à pied et squash, qu'il vient de découvrir.
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Dormir à Valletta G House, une incroyable maison du XVIe siècle sur trois étages à la pointe de la vieille ville de la Valette, classée à l'UNESCO. Les épais murs de pierre sont d'époque. L'endroit est romantique à souhait et on ne peut plus central, avec un balcon en bois maltais traditionnel. Au premier étage, la chambre double est vaste et soigneusement restaurée comme le reste de la maison. Au mur, une reproduction presque grandeur nature du Radeau de la Méduse de Géricault nous rappelle que la France n'est pas si loin. Au sous-sol, une cuisine équipée permet de se faire ses petits repas.
Retrouvez cette chronique sur le site de la mobilité internationale du groupe Studyrama
Retrouvez ce portrait dans le magazine d'informations économiques et financières La Tribune Bordeaux
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