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Français du monde. Grèves et vélo : en Inde aussi, deux Françaises font pédaler les touristes

Les grèves et la pénurie de transport dans les grandes villes vont-elles rendre les Français durablement accros au vélo ? En Inde, deux copines d'enfance ont fait le pari de faire découvrir Jaipur à tour de pédalier.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Ophélie (à gauche) et Eleonore à Jaipur : "On est très proches, on a la même façon de penser. Travailler toutes les deux, ça nous a aidées" (Photo Emmanuel Langlois)

Depuis début décembre, en France, on ne compte plus les embouteillages de vélos sur les pistes cyclables et aux carrefours, au moment de l'embauche le matin et le soir, à la sortie du travail. Sur certains boulevards parisiens, les deux-roues sont même plus nombreux que les voitures aux heures de pointe !

À 6 000 kilomètres de là, à Jaipur, la capitale du Rajasthan, deux jeunes Françaises proposent aux touristes de visiter à bicyclette cette ville grouillante de six millions d'habitants dans le nord-ouest de l'Inde.

Une classe de la petite école élémentaire d'Achrol, près de Jaipur, financée par les clients du TO National Tours à raison de 20 euros par voyage  (Photo EMMANUEL LANGLOIS)

Ici, c'est pour le plaisir !

Il faut se lever aux aurores pour profiter de la ville avant qu'elle ne soit engluée dans des embouteillages monstres. Éléonore et Ophélie sont deux copines, inséparables depuis l'enfance. Elles ont créé il y a sept ans leurs tours à vélo de Jaipur.

"On roule très tôt le matin, entre 6h45 et 10h, explique Éléonore, à un moment où le trafic est faible. On va dans la vieille ville, à la rencontre des Indiens, on visite des marchés, on entre dans les maisons, on prend un petit déjeuner dans une famille indienne avec des vaches dans le couloir. On va vraiment dans des endroits où les gens n'iraient jamais seuls."

Dans les rues de Jaipur " On roule très tôt le matin, entre 6H45 et 10H " (Photo Emmanuel Langlois)

Circulation infernale

Trois circuits sont proposés. L’occasion de découvrir aussi bien le côté culturel, comme les temples, que les marchés, et goûter le "vrai" lassi de la rue. Ici, pas de pistes cyclables en site propre, mais une circulation infernale en permanence, de voitures, camionnettes, rickshaws ou cyclomoteurs.

Même à pied, se frayer un passage dans une des rues étroites qui font le charme de la cité rose, comme on l'appelle, est parfois impossible. Les deux jeunes femmes sont tombées amoureuses de Jaipur, lors d'un voyage au long cours à travers toute l'Inde. Plusieurs voyagistes proposent des séjours et des circuits en Inde, comme le tour-opérateur français National Tours.

Des enfants dans les rues de Jaipur (Photo Emmanuel Langlois)

Ophélie Teyssandier connaissait déjà le pays pour y avoir passé une année pendant ses études, dix ans plus tôt. "Il y a une ambiance très stimulante ici, témoigne-t-elle, une jeunesse très active. En travaillant en France, j'avais le sentiment d'être dans des procédures très lentes, surtout dans l'administration, ce qui ne convenait pas du tout à l'énergie que j'avais et me rendait malheureuse."

L'idée leur est venue de tours à vélo déjà organisés dans la vieille ville de Delhi, la capitale de l'Inde. "Il fallait que ce soit un concept très innovant pour que ça fonctionne, parce que tout existait déjà en matière de tourisme à Jaipur. Il fallait vraiment s'installer dans une niche. Les agences nous ont suivies. Pour elles, ce genre d'activités, ce sont des pépites."




Le "pigeon watching area", zone d'observation ornithologique à Jaipur. 



 (Photo Emmanuel Langlois)

Une dizaine d'Indiens recrutés

Les deux Françaises n'ont pas investi des fortunes dans le projet : 15 vélos à 50 euros pièces au départ, hébergés par un hôtel. Guides, assistants, réparateurs : elles emploient une petite dizaine d'Indiens, une équipe précieuse. Car le plus difficile ici, c'est de recruter les bonnes personnes : "On a appris la patience, témoigne Éléonore. Ils ont cette capacité de ne rien pouvoir gérer, on se dit : "ça va être une catastrophe", et à la dernière minute tout est réglé. Ils sont surprenants !"

Des éléphants à Jaipur, en Inde, le 7 mai 2017. (VISHAL BHATNAGAR / NURPHOTO / AFP)

Les deux copines se connaissent pour ainsi dire depuis le berceau. Elles ont passé tous leurs étés ensemble en Dordogne. "On est très proches, on a la même façon de penser. Travailler toutes les deux, ça nous a aidées, parce qu'être une femme seule, monter une entreprise en Inde, ce n'est pas non plus facile tous les jours." Après l'effort, chacun partage un petit déjeuner typiquement indien dans la petite cour d'un hôtel, au calme de l'animation grandissante de Jaipur.

Leur écrire : cyclingjaipur@gmail.com

Aller plus loin 

Le "Castle Mandawa" près de Jaipur, ancienne havéli, maison de riche marchand, transformée en hôtel 3 étoiles. C'est un dédale de couloirs, de petites cours intérieures. Un grand jardin, avec une belle piscine.On est transportés des siècles en arrière. De la terrasse, on devine toute la ville à ses pieds (Photo EMMANUEL LANGLOIS)

Leur agence Cyclin'Jaipur 

Retrouvez ce portrait sur le site, l'appli et dans le magazine de la mobilité internationale Français à l'étranger.fr

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