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Français du monde. Avec les orphelins du sida en Afrique du Sud

À l'occasion de la journée mondiale contre le sida, coup de projecteur sur l'association "Les Enfants de l'Aurore" créée au début des années 2000 par une française dans les villages d'Afrique du Sud. Dans le pays le plus touché au monde par la maladie, elle accueille les enfants dont un parent a succombé au virus.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Magali Malherbe en Afrique du Sud : "Je me suis dit "j'ai les moyens de faire quelque chose pour ces enfants"  (Photo Malherbe)

Quand Magali Malherbe met pour la première fois les pieds en Afrique du Sud, elle a 25 ans. Nous sommes en 2002. La Française vient faire un break après ses études dans le développement. Elle débarque alors en plein chaos :

"C'était vraiment une crise terrible, avec toute une génération décimée, en particulier dans les zones rurales. Je me suis dit : j'ai les moyens de faire quelque chose, j'ai des connaissances, des réseaux qui peuvent changer la situation pour certains enfants. C'est comme ça que l'association est née".

17 ans plus tard, elle accueille à la journée plus d'un millier de jeunes, dans 24 centres répartis dans une dizaine de zones rurales d'Afrique du Sud.

Photo de groupe lors d’une convention d’adolescents de Children of the Dawn (Photo Children of the dawn)

"Le but, c'est de remplacer le soutien familial qui a disparu, témoigne la Française, au niveau financier et aussi émotionnel, on guide les enfants comme le feraient leurs parents. On travaille beaucoup avec les familles".

Aujourd'hui, grâce à un intense lobbying des associations, la situation s'est grandement améliorée dans le pays sur le front du sida : "Quand on a commencé, l'épidémie explosait et le gouvernement ne donnait aucun traitement, se souvient-elle. Maintenant, l'Afrique du Sud a le programme de traitement anti-rétroviral le plus important au monde. 4,5 millions d'habitants sont sous traitement. Il y a beaucoup moins de décès. Le côté désespoir total n'est plus là".

Magali et un beneficiaire de Children of the Dawn Mpumaze (Kwazulu-Natal), chez elle : "Le but, c'est de remplacer le soutien familial qui a disparu" (Photo Children of the dawn)

Sept millions de malades

L'association travaille aussi sur le volet prévention : "Nos jeunes ont encore des comportements à risques, regrette la Française, ils ne mettent pas forcément en pratique ce qu'ils savent. Dans une certaine situation, leur tête va leur dire quelque chose, mais ils ne vont pas forcément transformer ça en action qui va leur éviter l'infection".

Il reste beaucoup à faire : l'Afrique du Sud reste le pays le plus touché au monde par le virus. Selon les chiffres de l'ONU, sept millions de personnes vivent avec le sida, soit 12% de la population. L'association est financée par un fonds néerlandais, un autre suisse, une trentaine d'entreprises sud-africaines ou encore 350 parrains et donateurs réguliers.

Magali et les jeunes du club de frontball d’Ermelo après un beau tournoi : "L'Afrique du Sud a le programme de traitement anti-rétroviral le plus important au monde. 4,5 millions d'habitants sont sous traitement" (Photo "Chirldren of the dawn")

55 personnes, salariés ou volontaires

55 personnes avec une petite rémunération y travaillent, tous habitants des villages où sont implantés les centres. Ce qui donne toute son énergie à Magali Malherbe, c'est de voir que la première génération de jeunes qu'elle a pris en charge vole aujourd'hui de ses propres ailes :

"Les enfants qui ont commencé avec nous en 2002, 2003, viennent juste de sortir de notre système, se réjouit-elle. Ce sont des jeunes avec un emploi, bien payés, qui peuvent construire une maison à leur grand-mère. Ils sont sortis du cercle de la pauvreté, et leur famille avec".

Sa grande satisfaction, c'est que sur le millier de jeunes suivis pas l'association "Les Enfants de l'Aurore", 67 sont aujourd'hui étudiants. Mariée à un architecte sud-africain, qui l'a bien épaulée à ses débuts, mère de trois enfants, Magali Malherbe a pris un peu de recul. Depuis un an, elle occupe un poste plus stratégique et gère aujourd'hui tout un réseau de 33 associations qui travaillent sur l'enfance vulnérable.

Lui écrire : magali@childrenofthedawn.org.za

 Magali Malherbe et les jeunes de Children of the Dawn à l’assaut du mont Mafadi (Photo Children of the dawn)

Aller plus loin

Son association Les Enfants de l'Aurore (Children of the dawn)

Retrouvez cette chronique dans le magazine et sur le site internet de la mobilité internationale Français à l'étranger.fr

Magali et un beneficiaire de Children of the Dawn Mathabatha (Limpopo). 55 personnes, salariés ou volontaires avec une petite rémunération travaillent à l'association, tous habitants des villages où sont implantés les centres (Photo Children of the dawn)

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