Français du monde. Assurance santé : des expatriés moins bien couverts
Les expatriés français sont très attachés au système de protection sociale "à la française". Mais les plus jeunes sont souvent moins bien couverts.
De plus en plus d’expatriés, essentiellement parmi les plus jeunes, se retrouvent sans protection sociale.
Comment expliquer ce phénomène ?
Entretien avec Christina Gierse, rédactrice-en-chef du site Vivre à l'étranger.com du groupe Studyrama. Le baromètre Humanis lève le voile sur les tendances en matière de protection sociale des Français à l’étranger.
Quelle est la situation des expatriés français en matière de protection sociale ?
Elle reste globalement plutôt bonne puisque 78% des expatriés français déclarent avoir une assurance santé, mais à y regarder de plus près, la tendance est à la baisse puisqu’il s’agit du plus bas niveau observé depuis la création de ce baromètre, il y a 5 ans. Le taux de couverture en 2013 était de 83%. Au-delà du chiffre, c’est surtout la catégorie de population qui se précarise, en l’occurrence les plus jeunes.
Comment expliquer cette tendance ?
,Par des restrictions budgétaires dans les entreprises, qui poussent au contrat local, moins avantageux comme on le sait, mais aussi en raison de bouleversements règlementaires comme aux États-Unis, par exemple, où l'assurance santé bénéficie aussi aux expatriés français dont l’employeur américain a souscrit une police d’assurance. Enfin, un expatrié non couvert sur deux avance l’argument du coût trop élevé de l’assurance santé.
Parmi des expatriés non couverts, trouve-t-on essentiellement des travailleurs indépendants ?
Oui. Souvent âgés de moins de 35 ans, en phase de lancement de leur activité, ces travailleurs indépendants ne bénéficient pas de la même protection que les autres. Or ils sont de plus en plus nombreux. La proportion d’entrepreneurs parmi les expatriés français a quasiment doublé en 20 ans pour atteindre 20% aujourd'hui. Leur jeunesse les préserve - en théorie - de soucis de santé graves, mais au moindre pépin l’addition peut être salée. Cette situation pousse les mutuelles à réfléchir actuellement à des offres spécifiques pour les moins de 35 ans. Un rééquilibrage en faveur de ces jeunes précaires qui s’impose dans un souci d’égalité d’accès aux soins.
Aller plus loin
Retrouvez cette chronique sur le site de la mobilité internationale Vivre à l'étranger.com du groupe Studyrama
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