Cet article date de plus d'un an.

COP28 à Dubaï : les Français aux avant-postes

Alors que s'ouvre jeudi 30 novembre, dans l'Émirat, la grande conférence de l'ONU sur le climat, deux exemples d'innovations françaises à Dubaï, en faveur de la transition énergétique.
Article rédigé par Emmanuel Langlois
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
La Dubaï Marina, le 23 novembre 2023. Dubaï s'apprête à accueillir à partir du jeudi 30 novembre, la COP28. (KARIM SAHIB / AFP)

La COP28 est un moment crucial dans la lutte mondiale contre le changement climatique. Les enjeux de cette conférence sont multiples. À commencer par la réduction des émissions de gaz à effet de serre, au cœur des préoccupations.

Les pays participants devront définir des engagements plus contraignants, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré, conformément à l'accord de Paris sur le climat. Cela implique des efforts accrus dans la transition vers des énergies renouvelables, la promotion de la durabilité dans l'industrie et le transport, et la préservation des forêts. Un autre enjeu est l'adaptation aux impacts inévitables du changement climatique.

Pierre Cheyron dirige les équipes d’Engie au Moyen-Orient. Ici, le groupe énergétique français travaille notamment sur l’éclairage public. "Dans une ville, détaille-t-il, l’éclairage public, c’est un des postes les plus importants de consommation d’énergie et donc d’émission de CO2. Parce que toute la nuit, il faut faire tourner des centaines de milliers de lampes." Le groupe a ainsi décroché un contrat de 10 ans avec Abu Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis, pour repenser son réseau d’éclairage public, et le rendre plus économe en énergie.

Le projet autour de l'éclairage public d'Abu Dhabi représente une centaine de milliers de points lumineux à remplacer dans les dix-huit mois qui viennent avec une couche numérique qui permettra de piloter et d’optimiser les lampadaires de manière intelligente. (ENGIE)

"Ça fait économiser typiquement à une ville, entre 60 et 80% de son électricité nécessaire à son éclairage public. Donc, l’impact est très fort sur les émissions de carbone d’une ville. Ça représente une centaine de milliers de points lumineux, à remplacer dans les 18 mois qui viennent, et d'ajouter en plus, une couche digitale qui permet de piloter et d’optimiser l’éclairage public de manière intelligente." Le groupe aura ensuite en charge la maintenance de ces nouveaux équipements pendant 10 ans. 

Pierre Cheyron sur le terrain : "Dans une ville, l’éclairage public, c’est un des postes les plus importants de consommation d’énergie et donc d’émission de CO2." (ENGIE)

De l'eau dans le désert

Les participants à la COP28 la semaine prochaine, à Dubaï, devront aussi élaborer des stratégies pour faire face aux phénomènes météorologiques extrêmes, aux montées du niveau de la mer, et aux changements dans l'agriculture. La question du financement climatique est, elle aussi, cruciale. Les pays développés doivent concrétiser leurs engagements à fournir 100 milliards de dollars par an, aux pays en développement pour les aider à faire face au changement climatique.

Jaufré Rouanet est, lui, aussi installé à Dubaï. Le Français a remis au goût du jour le principe de la condensation, pour capturer l’eau contenue dans l’air : "Dans un pays où il n’y a pas de source naturelle d’eau potable, au milieu du désert et du sable, on a une source infinie d’eau, fraîche et pure, venue du ciel, explique-t-il. On extrait l’humidité du ciel pour la mettre dans une bouteille en verre réutilisable, avec le vieux système de la consigne. On a une eau produite localement pour servir le marché local."

Hawa Water, l'eau du désert distribuée en bouteilles de verre consignées par Jaufré Rouanet aux Emirats : "On extrait l’humidité du ciel pour la mettre dans une bouteille en verre réutilisable avec le vieux système de la consigne. On a une eau produite localement pour servir le marché local." (Christelle Rouanet et Monia El Harrak)

Reste un élément essentiel : convaincre le consommateur qu’en changeant ses habitudes, il fera aussi un geste pour l’environnement : "C’est comme si je demandais aux Parisiens d’aller faire leur jardin, explique le Français, c’est un peu la même chose, ça demande un investissement individuel et personnel. Tout le monde aimerait bien aller faire son jardin, mais finalement, pas grand monde y va."

Car la protection de la biodiversité et la préservation des écosystèmes seront des enjeux majeurs de la COP28. La dégradation de la biodiversité aggrave les effets du changement climatique, et les participants devraient encourager des mesures intégrées pour la conservation de la nature.

Jaufré Rouanet à Dubaï :  "Dans un pays où il n’y a pas de source naturelle d’eau potable, au milieu du désert et du sable, on a une source infinie d’eau, fraîche et pure, venue du ciel." (Christelle Rouanet et Monia El Harrak)

Aller plus loin

La société de Jaufré Rouanet, Hawa Water (en anglais)

Retrouvez cette chronique sur le site, l'appli et dans le magazine de la mobilité internationale "Français à l'étranger.fr"

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.