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Mireille Ballestrazzi, n°1 de la PJ, première femme à la tête d'Interpol

Mireille Ballestrazzi fait partie de la première génération de femmes commissaires dans la police. En 36 ans de carrière au sein de la "PJ", elle a cumulé les premiers postes donnés à des femmes. Et a réussi à s'imposer à la présidence d'Interpol, l'organisation internationale de la police.
Article rédigé par Edwige Coupez
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (Mireille Ballestrazzi, première femme à présider Interpol © Maxppp)

"On n'a pas conscience d'être une pionnière quand on le vit. Mais au début de ma carrière, le directeur central de la PJ à l'époque m'a prévenue : vous allez essuyer les plâtres pour celles qui vont suivre. Si vous réussissez, on vous fera confiance. Si vous ne réussissez pas, on ne pourra plus leur confier ce genre de poste ".

C'est avec cette lourde responsabilité que Mireille Ballestrazzi a débuté sa carrière à 24 ans, à la tête de la brigade de répression du banditisme de la PJ de Bordeaux : "Pour certains policiers, le ciel leur tombait sur la tête  !"

Fille de militaire, Mireille Ballestrazzi fait partie des huit femmes de la promotion 1976 de l'ENSP qui forme les commissaires de police, la deuxième promotion ouverte aux femmes. "Nous étions toutes liées ". Parmi elles, Martine Monteil qui sera la première à prendre les rênes de la police judiciaire, 10 ans avant que Mireille Ballestrazzi soit à son tour nommée par Manuel Valls en décembre dernier. "Il y a une volonté générale en France de permettre aux femmes d'accéder aux postes de la haute fonction publique , constate-t-elle. Mais je veux croire que j'ai aussi été choisie pour mes quelques compétences  !"

Mireille Ballestrazzi voulait une vie d'aventures. Elle a été servie. Nommée à la direction de la PJ de Creil, de Montpellier, d'Ajaccio en 1993 en plein affrontement entre clans nationalistes. "Une période ambivalente, très dure, car on dormait peu et on travaillait beaucoup. Mais en même temps, la population corse est très attachante ".

A la tête aussi de la direction de l'Office central pour la répression des vols d'œuvres et d'objets d'art en 1987, elle récupère au Japon quatre toiles de Jean-Baptiste Corot et retrouve aussi plusieurs tableaux de peintres impressionnistes, dont "Impression soleil levant" de Claude Monet.

Présidente d'Interpol depuis 2012, elle est candidate au poste de secrétaire général de l’organisation, plus opérationnel. Elle quitterait alors la PJ. "Il faut toujours essayer d'aller vers l'inconnu. C'est ce qui me permet de m'accomplir avec une part de risque, de challenge, de défi, de combat. J'avais envie de ça, et je ne le regrette pas ", conclut-elle. 

 

 

 

 

 

 

 

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