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Christine Bouffard, sage-femme : "Mon travail, être un guide"

Christine Bouffard travaille depuis 23 ans à la maternité des Lilas. Elle y a fait ses débuts en 1990 ; elle est maintenant à la tête d'une équipe de 17 sages-femmes : "C'est l'endroit où je suis à ma place, où je dois être dans ma vie, je le sens".
Article rédigé par Edwige Coupez
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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Il faut dire que Christine Bouffard n'a pas choisi par hasard de travailler aux Lilas, dans cet établissement de Seine-Saint-Denis, à la pointe de la lutte pour les droits des femmes depuis 50 ans, que ce soit le droit à l'avortement ou le droit à accoucher sans douleur. C'était un choix réfléchi parce que cet endroit correspondait à sa vision de la profession : "Les Lilas, c'est un des lieux en France où la femme est remise au coeur de son projet d'accouchement et son projet de vie. Un endroit où elles ont la possibilité de choisir ".

1.700 naissances sont pratiquées chaque année aux Lilas, et 1.200 avortements. Alors que les anti IGV manifestent ce dimanche 19 janvier à Paris. Et que l'Espagne opère un retour en arrière inquiétant en interdisant quasiment les avortements, sauf des cas très limités, Christine Bouffard se dit inquiète face à "la fragilité des acquis des droits des femmes ". Elle espère que l'Europe va se mobiliser "pour ne pas laisser les femmes espagnoles se battre seules ".

Ce combat pour les droits des femmes se retrouve en filigrane dans tout son parcours. Elle se bat depuis plusieurs mois contre un projet de déménagement de la maternité des Lilas, trop vétuste, au sein de l'hôpital voisin de Montreuil, une maternité de niveau 3. Elle craint que les Lilas ne perdent leur spécificité. "Que les sages-femmes ne deviennent que des techniciennes et qu'elles n'aient plus le temps d'accompagner leurs patientes. "

Elle se mobilise aussi avec ses jeunes confrères pour obtenir un meilleur statut, proche de celui des médecins. "Effectivement, nous avons des salaires de "femmes"! C'est insupportable aujourd'hui. Avec de meilleurs salaires, nous aurions plus de reconnaissance ."

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