La face cachée du château de Fougeret : parmi les fantômes qui hantent les lieux, Félix, homosexuel, "cultivé et drôle", qui l'a habité au XIXe siècle

À Queaux, dans la Vienne, le Château de Fougeret est bien connu des amateurs de paranormal et attire chaque année des milliers de visiteurs et de curieux. Ce château médiéval, à 40 kilomètres de Poitiers, a tout pour intriguer. D’abord, par son histoire, le lieu ayant été une forte place défensive durant la guerre de Cent Ans, ensuite par ses mystères. Ses propriétaires affirment que le lieu serait encore habité par l’esprit de ses anciens occupants. Franceinfo l’a visité.

Chaque pièce a son histoire de fantômes. Il y a la chambre du chevalier entre deux meurtrières, avec en guise de décorations ses costumes d'officier, blasons et même une jambe de bois. Il y a aussi la chambre de "la grand-mère", celle de Marie ou encore celle de l'huissier, des personnages que Véronique Geffroy, propriétaire du château depuis 2009, surnomme "les Invisibles". Il s'agirait selon elle d'anciens occupants décédés, ayant vécu dans le château et qui se manifesteraient parfois entre ses murs. 

Ressuscités grâce aux archives

"Ici c’est la chambre de Félix, décédé ici en 1898. Il avait 39 ans", présente Véronique Geffroy. La propriétaire du château, qui croit au paranormal, fait régulièrement découvrir ces "invisibles" (ils seraient 16) à des visiteurs curieux ou sceptiques lors d’ateliers et soirées en chambre d’hôtes. Elle et sa famille reconstituent l’univers des anciens propriétaires et habitants du château en s’appuyant sur des archives et des documents historiques, afin de retracer leur vie. Ainsi, on découvre l’existence de Félix, dont la chambre est au premier étage. 

"Félix est né à Poitiers, ses parents sont issus des Deux-Sèvres et son père avait une entreprise. Il vendait vins et spiritueux. Félix était quelqu'un de très lettré, qui avait une licence en droit", raconte Véronique. "Il était soldat et il a repris l'entreprise familiale".

"On ne sait pas vraiment de quoi il est mort en 1898, avant Noël. D’après les archives, le corps a été retrouvé autour de 4 heures du matin."

Véronique Geffroy, propriétaire du château

à franceinfo

Homosexuel, Félix Robin-Médard se serait tiré une balle dans la tête dans cette chambre du château, le 6 décembre 1898. "Les gens qui dorment là et sont réceptifs me disent souvent qu’ils ont eu l'impression que quelqu'un s'était allongé à côté d’eux. Ils sentent un creux dans le lit", affirme Véronique. "Félix est mon personnage préféré car j’aime bien son état d'esprit. Sans mauvais jeu de mot. C'est quelqu'un de cultivé, de drôle", décrit-elle.