Vrai ou faux
Expliquez-nous l'opération "Matriochka", la campagne de désinformation venue de Russie

De faux reportages ou faux articles qui reprennent la signaliétique de médias français comme "Le Parisien" ou BFMTV apparaissent sur les réseaux sociaux. Cette méthode vise à saturer les fact-checkers, les journalistes qui débusquent les fausses informations.
Article rédigé par franceinfo - Sarah Saltiel-Ragot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Cette capture d'écran du compte Blot blocker spécialisé dans la dénonciation de fausses informations montre un faux article du "Parisien".  Si le visuel du journal francilien est parfaitement imité, l'adresse URL de l'article pointe vers un nom de domaine qui est complètement faux. (CAPTURE D'ECRAN X)

Des médias français sont visés en ce mois de juin par une campagne de désinformation venue de Russie. L'opération s'appelle "Matriochka"et est dénoncée dans un rapport par Viginum, l'organisme français de vigilance et de protection contre ces ingérences. Il s'agit de faux reportages ou faux articles, qui imitent parfaitement des médias français reconnus avec le logo et la présentation du Parisien, de RFI ou encore de BFMTV. 

L'Ukraine est dans le viseur de ces désinformateurs, avec, par exemple, un faux reportage d'Euronews qui prétend que les réfugiés ukrainiens en Italie ont reçu 900 000 euros. Une photo truquée d'un faux graffiti, qui représente le président ukrainien en mendiant. Cette campagne a aussi généré de fausses informations sur les Jeux olympiques ou sur les élections européennes. 

Atteindre l'image de la France 

Ces articles factices circulent d'abord sur des comptes prorusses sur la messagerie Telegram, puis ils sont largement partagés sur le réseau X. En plus d'être partagés massivement, ils sont aussi partagés de manière très ciblée. Les publications interpellent des utilisateurs précis en les mentionnant directement. Plus de 500 d'entre eux dans le monde ont été visés depuis septembre dernier, dont une quarantaine de Français. Il s'agit principalement de médias appelés à vérifier ces Intox. Cette méthode vise à saturer les fact-checkers, les journalistes qui débusquent les fausses informations. 

L'objectif d'une telle campagne est de déstabiliser les alliés de l'Ukraine sur l'aide à lui apporter, c'est ce qu'explique dans un rapport Viginum, l'organisme français de vigilance et de protection contre ces ingérences. La France, avec ses alliés occidentaux, est une cible privilégiée dans cette campagne de discréditation.

Ce n'est pas la première fois que des campagnes de désinformation sont lancées par la Russie. Elles sont continues depuis l'invasion de l'Ukraine en 2022. Selon Viginum, ces "attaques" cherchent à atteindre l'image de la France à l'International. Au point que l'organisme considère aujourd'hui que Matriochka est une campagne d'ingérence étrangère qui porte atteinte aux "intérêts de la nation". 

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