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Expliquez-nous ... les voyages présidentiels

François Hollande entame aujourd'hui un voyage officiel de sept jours en Australie et en Nouvelle Calédonie. Les voyages présidentiels, c’est quoi ?
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
  (L'Airbus présidentiel français©MAXPPP)

On les appelle aussi les VO, ces voyages officiels. Nous parlons ici des voyages hors de la métropole. Celui que François Hollande entame est son plus long depuis qu’il a été élu. D'ailleurs, sept jours c'est aussi la durée maximum d’un VO présidentiel depuis George Pompidou. Avant, il y avait Charles De Gaulle et ce record : 26 jours de marathon en Amérique du Sud en 1964. A l'inverse, Nicolas Sarkozy, c'était le spécialiste des VO éclairs. Par exemple, 37 heures seulement pour une visite en Inde en 2008.

Airbus

Le président se déplace à bord d'un airbus A330-200 de l'Armée siglé "République française". Il s’agit de l'avion spécialement réaménagé et équipé à la demande de Nicolas Sarkozy pour 180 millions d'euros en 2010. A l'intérieur se trouvent la chambre présidentielle, un bureau, une salle de réunion, une salle de communication, une cabine accompagnateurs pour les ministres, les conseillers et les  personnalités, un centre médical car le médecin de l'Elysée fait partie du voyage. Dans l’avion se trouvent aussi des gendarmes pour la protection du président.    

Concorde

Le Concorde a aussi été beaucoup utilisé jusqu’en 1995 par  François Mitterrand, avec chambre à coucher là-aussi. Il y avait un 2ème Concorde en cas de défaillance du premier. Il est même arrivé que trois Concorde soient utilisés pour un VO de Mitterrand qui a quand même réussi à mobiliser sept appareils pour un déplacement en Afrique dans les années 80.

 

Sans aller jusque là, le VO rassemble quand même plusieurs appareils en général. L'avion présidentiel, et éventuellement l'avion pour des chefs d'entreprises conviés au VO et l'avion des journalistes, qui partent avant le président pour être sur place quand il arrive. Les différentes rédactions paient à l'Elysée le billet pour le voyage de leur journaliste.   

Journalistes et président

Depuis l'époque Pompidou, les journalistes sont drivés par une même personne à l'Elysée, Evelyne Richard. Techniciens et journalistes peuvent être amenés à travailler "en pool", ce qui signifie que l'un d'eux est désigné pour capter les images et le son pour tous les autres quand il n'y a pas assez de place pour tout le monde. Les lieux de visite, de conférences de presse, les hôtels sont repérés des semaines à l'avance par les services de l'Elysée. Jacques Chirac descendait souvent dans le même hôtel que les journalistes.

Qui "on", qui est "off" ?

Cette proximité permet de faire du "off" comme on dit dans notre métier. Sur les VO, on appelle ça des «brieffing off" quand le président discute à bâton rompu avec certains journalistes. Il est convenu qu'ils ne citent pas le président mais qu'ils se servent juste de ses propos pour avoir des éléments de contexte pour leur papier et leurs reportages. Seulement voila, le "off" est parfois brisé par un journaliste. Et cela provoque des polémiques. D'ailleurs, dans ses voyages à l’étranger, Nicolas Sarkozy aimait organiser des "off" sur la politique intérieure française en espérant parfois qu'ils seraient brisés…

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