Expliquez-nous... les passages à niveau
En France, 70% des passages se trouvent sur les voies communales, et le reste sur les routes départementales. Il n'y en a aucun sur les routes traversées par les lignes à grande vitesse. Vous ne trouverez donc pas de passage à niveau là où les trains roulent à plus de 160 km/h.
En France, on compte environ 15.000 passages à niveau, dont 11.000 sont dotés d'une signalisation automatique lumineuse. C'est le cas lorsque la route est empruntée par au moins 100 véhicules par jour. Le premier passage lumineux a été installé en 1949. Il existe aussi des passages simples, juste avec un panneau où il est dessiné une croix. Cela ne concerne que les lignes où circulent les trains de fret qui roulent à 30 km/h, et passent cinq à six fois par semaine.
Passages dangereux
Certains passages sont accidentogènes. Le terme de "dangereux" n'est pas utilisé par SNCF Réseau (ex-Réseau ferré de France RFF) qui gère les passages à niveau. Mais l'établissement public estime qu'il y a des passages à "sécuriser " et a lancé un programme de sécurisation nationale. Objectif : supprimer ou modifier les passages problématiques. En 1997 il y en avait 450, il n'en restait plus que 155 l'année dernière...
Cette réduction de passages dangereux a permis de diminuer le nombre d'accidents. Selon RFF, le nombre de tués à hauteur d’un passage à niveau est deux fois moins important aujourd'hui qu'il y a dix ans. En 2014, il y a eu 100 collisions entre un véhicule et un train, 25 personnes sont mortes. En 2003, on comptait 61 décès et 197 accidents. Les causes sont claires : dans 99% des cas; les accidents sont dus au non-respect du code de la route. La SNCF est mis en cause par la justice dans quelques affaires.
Très cher à supprimer
Un accident a particulièrement fait changer les choses. En juin 2008, à Allinges en Haute-Savoie. Un car scolaire a percuté un TER tuant sept enfants. Le gouvernement Fillon de l'époque avait lancé une série de mesures pour sécuriser les passages à niveau. Il avait arrêté toute nouvelle construction.
On ne construit plus de passage mais il n’est pas non plus question de tous les supprimer. Parce que cela coûte très cher : environ cinq millions d'euros pris en charge par RFF et les collectivités territoriales. Cela prend du temps à cause des délais d'études et des travaux (au moins cinq ans). Et parfois, la topographie du lieu ne permet pas de creuser des tunnels, de faire des ponts ou de faire passer les voitures par d'autres routes déjà construites.
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