Expliquez-nous... Les logiciels d'analyses criminelles Anacrim et Salvac
Alors que Nordal Lelandais a reconnu être à l'origine de la mort du caporal Arthur Noyer un mois et demi après ses aveux concernant la petite Maëlys, focus de franceinfo sur les logiciels Salvac et Anacrim qui peuvent, dans ce type d'affaires, aider les enquêteurs.
Salvac et Anacrim permettent le rapprochement et l'exploitation d'informations. Ces logiciels sont utilisés en France depuis une quinzaine d'années. Les fichiers qu'ils contiennent sont sous la responsabilité du ministère de l'intérieur.
Anacrim, un super assistant qui recoupe les informations et éclaire les zones d'ombre
Anacrim, ou plutôt ANB -Anacrim c'est la méthode, ANB le logiciel- est utilisé par les analystes criminels de la gendarmerie et permet, dans le cas d'une affaire et d'une enquête précise, complexe, étalée dans le temps ou dans l'espace, avec de nombreux protagonistes, de pallier les insuffisances de la mémoire humaine. Il a par exemple permis de relancer l'affaire Grégory.
Les enquêteurs entrent les élements d'enquête: noms, lieux, témoignages, jours et heures, indices matériels. Le logiciel permet ensuite d'accéder pour chaque personne à un historique ou de croiser les entrées, les données, de réaliser par exemple que deux personnes ont un lien qu'on ignorait, qu'une personne se trouvait à tel moment à un endroit qu'on ne soupçonnait pas, ou au contraire ne pouvait pas s'y trouver, d'échafauder de nouvelles hypothèses, voire de faire un lien entre plusieurs affaires différentes.
Salvac: rapprocher plusieurs affaires sur la base d'éléments d'enquête
Salvac est à l'origine un logiciel canadien, sur un modèle créé par le FBI. Salvac, cela signifie "système d’analyse des liens de la violence associée aux crimes". Le logiciel est spécifiquement dédié à la lutte contre les crimes à caractère violent ou sexuel présentant un caractère sériel, sans mobile apparent. Il est utilisé, à Nanterre, par des officiers de police judiciaire spécialement formés.
La base de données contient un certain nombre d'informations concernant des affaires passées, élucidées ou non: des éléments portant sur la scène de crime, sur les victimes, les meurtriers, leurs modes opératoires...
Salvac permet d'effectuer des recoupements d'indices ou d'informations notés dans les procès verbaux d'investigation d'affaires dans la France entière, de tisser des liens entre des affaires pour découvrir éventuellement qu'elles ont un auteur commun.
14 000 affaires ont été enregistrées dans le logiciel SALVAC depuis 2003
Une conservation des données très encadrée
Des données personnelles peuvent donc être enregistrées. Cet aspect a fait l'objet d'avis de la CNIL, la Commission nationale de l'informatique et des libertés et de décrets qui encadrent le fonctionnement des logiciels, définissent les modalités de collecte, de conservation et d'exploitation des données.
Les fichiers peuvent recueillir des données personnelles et informations collectées au cours des enquêtes préliminaires ou de flagrance ou des investigations exécutées sur commission rogatoire et concernant toute infraction punie d’au moins cinq ans de prison, ou encore des procédures de recherche des causes de la mort ou d’une disparition.
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