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Expliquez-nous... les EPR d'Hinkley Point

Le CCE d’EDF se penche sur le projet d’EPR d’Hinkley Point en Grande-Bretagne. France Info vous explique Hinkley Point.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (La centrale d'Hinkley Point©MAXPPP)

Hinkley Point se trouve dans le sud de l’Angleterre, à 20 km à vol d’oiseau de Bristol, et juste en face de Cardiff au Pays de Galle. Hinkley Point, c’est une centrale nucléaire existante, dont les deux tranches (A et B) ont été mises en services dans les années 60 et 70. La tranche A a été arrêtée en l’an 2000 après 35 ans de service et la B doit fermer prochainement.

Les EPR français

D’où le projet d’une nouvelle tranche, la tranche C, ou interviennent  les Français, avec un projet de construction de deux réacteurs EPR, réacteurs de 3eme génération, théoriquement plus sûrs et avec un meilleur rendement.

Le projet est annoncé en 2012 par Nicolas Sarkozy encore président et le Premier ministre britannique David Cameron. Dans ce projet, il y a EDF via sa filiale britannique et AREVA, qui construit les EPR de Flamanville en France, mais aussi en Finlande et en Chine. A propos de la Chine, en 2015, des groupes chinois sont entrés dans le projet d’Hinkley Point à hauteur d’un tiers des investissements, notamment en raison des coûts faramineux du projet, et des difficultés d’Areva.

Coûts et retards

La prévision initiale était de 16  milliards d’euros, mais aujourd’hui, on table sur 24 milliards. A l’image de ce qui se passe à Flamanville et en Finlande et aussi en Chine, le projet a pris du retard. La livraison initiale était prévue pour 2023. Aujourd’hui la livraison est reportée à 2025. Les travaux sont gelés et EDF a repoussé sa décision d’investissement.   

Nombreuses interrogations

Le projet est risqué pour EDF qui a dû reprendre les activités de construction de centrales d’Areva, qui était en grandes difficultés. EDF se retrouve avec des chantiers coûteux et retardés, ce qui la fragilise. Et cela inquiète au-delà des syndicats de la compagnie d’électricité. Au gouvernement, la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal est sceptique, alors que le ministre de l’Economie Emmanuel Macron soutient le projet d’Hinkley Point. 

Et puis, autre question, centrale, celle du prix de l’électricité qui sera produite par ces EPR en Grande-Bretagne. 120 euros le mégawattheure, soit entre deux et trois fois plus cher que le prix moyen actuellement pratiqué dans ce pays.               

Projet très important 

Côté britannique, il s’agit de moderniser le plus vite possible le parc nucléaire et d’assurer l’approvisionnement de millions d’abonnés. Hinkley Point doit fournir théoriquement 7% de l’électricité de Grande-Bretagne. 

Et pour le nucléaire français, le projet est crucial car il faut montrer que la technologie EPR est exportable au-delà de Flamanville, de la Finlande et la Chine.  Et c’est l’avenir d’EDF qui se joue.

 

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