Expliquez-nous … le secrétaire général de l’Elysée
Pour beaucoup, ce personnage de l'Etat se résume à une prise de parole sur le perron de l'Elysée qui commence par "sur proposition du Premier ministre, le président de la République a nommé ...". Il s'agit de l'annonce d'un nouveau gouvernement par cet homme qui parle de manière raide et mécanique.
Personnage central
Le secrétaire général, le S.G comme ont dit dans les allées du pouvoir, est un rouage essentiel du fonctionnement de la présidence. Certains n'hésitent pas à dire que c'est l'autre patron de l'Elysée. Il est en tout cas le plus haut fonctionnaire du palais et le principal collaborateur du président de la République (P.R).
Travail complexe, taches multiples
Le S.G coordonne le travail de l'équipe présidentielle, prépare le conseil des ministres, conseille le président, veille sur les domaines réservés du P.R (défense et affaires étrangères). Et il gère les affaires privées du président.
Ensuite, il est l'interface entre le chef de l'Etat et l'extérieur du palais. Dans un sens, il retranscrit et organise concrètement la volonté politique du président. Il est son porte-parole. Il assure la coordination avec Matignon, les partis politiques, les syndicats. Dans l'autre sens, c'est vers lui que doivent remonter les informations qu'il juge utiles pour le président. Il filtre les dossiers. Pour ce travail, il doit très bien connaitre les rouages de l'Etat.
Pouvoir énorme, possible tremplin
Un S.G a pris une place jugée démesurée par le passé. Il s’agit de Claude Guéant sous Nicolas Sarkozy. Il est sorti de l'ombre, donnait des interviews, court-circuitait le Premier ministre François Fillon. Certains l'appelaient le "vice-président", le "Premier-ministre-bis" ou le "cardinal".
Quoi qu’il en soit, qu’il reste ou non dans l’ombre, le secrétaire général de l'Elysée peut avoir de l'avenir en politique.
En 1981, François Mitterrand entre à l'Elysée. Son S.G s'appelle Pierre Bérégovoy. Un an plus tard, il est ministre, puis Premier ministre en 1992. Edouard Balladur est secrétaire général et partage les secrets d’un Georges Pompidou malade juste avant sa mort en 1974. Douze ans plus tard, il est ministre et, en 1993, il devient Premier ministre.
Dominique de Villepin est lui devenu Premier ministre en 2005. Jacques Chirac ne lui en a pas voulu. Car en 1997, en tant que S.G c'est lui qui avait conseillé au P.R Chirac de dissoudre l'Assemblée nationale. Un conseil qui a mené à une défaite législative et à l’arrivée de Lionel Jospin à Matignon.
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