Expliquez-nous le retraitement des déchets nucléaires en France
Il est indispensable de compléter les capacités de retraitement nucléaire de la France. C'est pour cette raison que Bruno Le Maire a annoncé jeudi 7 mars la construction de deux nouvelles usines sur le site de la Hague. Une usine pour le retraitement et une autre pour la production de combustible MOX qui complétera le travail de l'usine de Marcoule. Le ministre a également annoncé la prolongation de la durée de vie des sites existants et les nouvelles constructions, ce qui s'explique par la volonté d'Emanuel Macron de lancer plusieurs nouveaux EPR d'ici 2035-2040.
La Hague : entreposer et vitrifier les déchets
Quand le combustible nucléaire sort des réacteurs des centrales, il faut l'isoler, jusqu'à des dizaines de milliers d'années en théorie pour les déchets hautement radioactifs. Dans un premier temps, ces déchets nucléaires (les plus dangereux) prennent la direction de la Hague, dans la Manche. On va d'abord les entreposer dans d'énormes piscines pendant quatre à sept ans. Il y a quatre piscines à la Hague qui n'arrêtent pas de se remplir avec des déchets venus de France et de pays étrangers et elles sont proches de la saturation. Ensuite, les déchets sont coulés dans du verre, c'est la vitrification. Le tout est entreposé dans des conteneurs en acier, toujours à la Hague. C'est Orano, anciennement Areva, qui a la haute main sur ces opérations.
Bure : enfouir les déchets
Ensuite, la France a prévu d'enfouir profondément les déchets dans le sol, dans la Meuse, à Bure, à 500 mètres de profondeur. Ce sont des robots qui entreposeront les déchets, ce serait trop dangereux pour les hommes. Le site de Bure est en construction, des tests sont menés sur les roches, il ne sera pas mis en service avant 2035-2040. Son coût est estimé à 25 milliards d'euros, le projet s'appelle Cigéo, à terme, 73 000 m3 de déchets seront entreposés sur 83 000 mètres carrés.
Marcoule : transformer les déchets en MOX
À Marcoule, dans le Gard, ce site d'Orano transforme des déchets radioactifs en nouveau combustible. Il reçoit de l'oxyde d'uranium et de plutonium issu de combustibles usés et, après transformation, il en ressort du MOX qui est réutilisé comme combustible dans certaines centrales. Ce MOX est produit sur le sol français pour d'autres pays comme le Japon, les Pays-Bas ou la Belgique.
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