Expliquez-nous... Le "lundi vert"
Alors que 500 personnalités appellent à un "lundi vert" sans viande ni poisson, focus de franceinfo sur cette campagne destinée à encourager un changement du comportement alimentaire des Français.
Un "Meatless monday" à la française
Le "lundi vert" a été lancé par deux chercheurs, eux-mêmes signataires de l'appel: Laurent Bègue, professeur de psychologie sociale et directeur de la Maison des Sciences de l'Homme Alpes à Grenoble et Nicolas Treich, directeur de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique.
L'opération reprend le modèle du « Meatless Monday » (lundi avec moins de viande), campagne internationale qui a débuté aux Etats-Unis en 2003 et est donc soutenue en France par 500 personnalités mais aussi par plusieurs ONG de défense de l'environnement ou du bien-être animal.
Inciter au changement alimentaire et étudier ces changements
L'objectif de la campagne est à la fois d'inciter les Français à changer leurs comportements alimentaires et d'observer l'impact de ces changements.
Les volontaires sont invités pour cela à se rendre sur un site internet: www.lundi-vert.fr. On leur propose alors de participer à un programme scientifique sur le changement alimentaire et répondre à une cinquantaine de questions sur leurs habitudes, leur santé, leur perception du fait de consommer viande et poisson et leurs traits de personnalité.
On leur propose aussi de recevoir des messages pour renforcer leur motivation, recevoir des recettes pour manger autrement ou des adresses de lieux qui proposent des menus sans viande ni poisson.
Protéger la santé, l'environnement et les animaux
L'opération s'accompagne d'une tribune qui explique le sens de la démarche. Trois aspects sont mis en avant:
- La protection de l'environnement: la campagne met en avant l'impact de l'élevage industriel sur la déforestation, sur la perte de biodiversité, sur la consommation d'eau potable, sur la pollution de l'air.
- La préservation de la santé: La viande, soulignent les signataires, "ne présente plus aujourd’hui les mêmes bénéfices que durant d’autres périodes de l’évolution humaine". Manger moins de viande, ajoutent-ils, "serait même favorable à la santé en contribuant à atténuer le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète et d’obésité".
- Dernier point mis en avant: la souffrance animale.
Des réactions contrastées
La présidente de la FNSEA assure qu'en France "la consommation de viande ne provoque pas de déforestation". Christiane Lambert ironise par ailleurs sur le fait de "voir des hommes ou femmes célèbres donner des leçons entre trois allers-retours entre Paris et New-York", au coût carbone élevé.
La Confédération paysanne reproche de son côté à cet appel de ne pas "pointer la responsabilité des industriels et des distributeurs qui, dans leur course aux prix bas, empêchent, dit-elle, la généralisation des pratiques d’élevage les plus vertueuses", ou de "ne pas évoquer les bienfaits de l'élevage paysan pour l'environnement" ni le fait que certaines terres agricoles "ne peuvent être valorisées que par l'élevage extensif. »
Certains internautes qui ont réagi à cette tribune sur les réseaux sociaux saluent l'initiative. D'autres évoquent des conclusions hâtives qui ne prennent pas en compte tous les paramètres. Un certain nombre d'entre eux préfèrent, écrivent-ils, manger moins de viande mais de qualité, de proximité et pas seulement le lundi.
D'autres, enfin, pointent le fait qu'acheter de la viande ou du poisson coûte de toute façon trop cher, que ce soit ou non lundi.
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