Expliquez-nous... le journal d'opposition russe Novaïa Gazeta
Ce journal d'opposition a été cofondé par Mikhaïl Gorbatchev en 1993 avec de l'argent de son prix Nobel. Il est né d'une scission au sein de la redaction d'un vieux journal russe Le Komsomol’skaia Pravda .
L'idée etait de créer un grand journal d'enquête sans orientation politique. Un journal scrupuleux qui traite des sujets sociaux, de la vie publique et politique russe. Ce qui était relativement nouveau dans la nouvelle Russie post-soviétique.Aujourd’hui, Novaïa Gazeta est un journal important, influent et respecté y compris à l'étranger. Le tirage représente près de 700.000 exemplaires. Il sort trois fois par semaine les lundi, jeudi et vendredi. Novaïa Gazeta est l'un des rares médias encore indépendant en Russie. En tout cas indépendant du pouvoir de Vladimir Poutine. Une independance que le journal a payé très cher ; un lourd tribut avec l'assassinat de plusieurs de ses journalistes parmi lesquels Anna Politkovskaïa.
Depuis 2000, au total six journalistes ou proches du journal ont été assassinés
Tous, comme Anna Politkovskaïa ,dénonçaient, dans leurs articles, la corruption, les atteintes aux droits de l'homme et la guerre en Tchétchénie.Novaïa Gazeta s'est encore récemment distingué en publiant en Une "Pardonnez-nous, les Pays-Bas" après la destruction du vol MH17 au-dessus de l'Ukraine en juillet dernier. Le journal a eu droit à de multiples procès. Ses rédacteurs sont régulièrement menacés. Rappelons que selon Reporters Sans Frontière la Russie est classé 152ème sur 180 pays pour le respect de la liberté de la presse. En 2006, un oligarque est entré au capital du journal avec Mikhaïl Gorbatchev en reprenant 49 % des parts pour éviter la faillite. On connait Gorbatchev. Il a toujours soutenue Novaïa Gazeta depuis sa création. Une sorte de mécène. Alexander Lebedev lui est un oligarque anvien du KGB et il figure parmi les plus riches personnalités de Russie. L'arrivée de Lebedev a suscité quelques interrogations. Depuis il se fait plutot très discret. Le reste des parts du journal, 51 % sont détenus par un collectif de journalistes. Le journal reste un symbole de la liberté d'expression en Russie. Et cette année Novaïa Gazeta figure même parmi les candidats potentiels au Prix Nobel de la paix.
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