Expliquez-nous ... le front républicain
Le front républicain est une alliance, lors d'une élection, entre la droite et la gauche pour battre le Front national, considéré par ses adversaires comme un parti qui s'oppose au régime républicain. Droite et gauche appellent leurs électeurs à voter pour le candidat du camp adverse, mais surtout pas pour le FN.
Contre le poujadisme
Il faut remonter à 1956 pour trouver un exemple de front républicain. A cette époque, le Front national n'existe pas mais l'extrême droite est représentée par le mouvement de Pierre Poujade qui était anti-Etat, anti-impôt et xénophobe. Face à l'émergence du poujadisme, une alliance se créé à l'occasion des élections législatives de 1956. Elle rassemble le Parti radical de Pierre Mendès France, la SFIO de Guy Mollet et les gaullistes menés par Jacques Chaban-Delmas.
Contre le FN
Plus tard, sous la Ve République, l'idée du front républicain réapparait. Dans les années 80, le Front national émerge. En 1983, lors de l'élection municipale de Dreux, RPR, UDF et Front national s'allient au second tour pour battre le PS. C'est l'alliance des droites. Mais plus tard, Jacques Chirac va refuser officiellement toute alliance avec le FN. Conséquence, sur le terrain, des fronts républicains se formeront entre droite et gauche face au Front national. Toutefois, ils ne seront toutefois jamais systématiques.
Chirac 2002
Jacques Chirac est l'exemple le plus spectaculaire de bénéficiaire du front républicain. En 2002, il est opposé à Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle. Le candidat du PS Lionel Jospin est éliminé dès le premier tour. Alors, l'électorat de gauche joue le front républicain et vote massivement Chirac, qui est élu face à Le Pen avec 80% des suffrages.
Electoralement, c'est efficace, mais cela accrédite l'idée que PS et UMP, c'est la même chose puisqu'ils s'entendent pour battre le FN. C’est le fameux UMPS dénoncé par Marine Le Pen.
"Ni-ni"
Aujourd'hui, le front républicain perd du terrain et le «ni-ni» émerge, prôné par Nicolas Sarkozy. Le "ni-ni" a été popularisé par François Mitterrand en 1988 dans le débat économique. Mitterrand fraichement réélu ne voulait ni nationalisation, ni privatisation pour ne pas cliver le débat sur ce thème. L’expression est restée. Aujourd’hui, dans la bouche de Nicolas Sarkozy, le "ni-ni" c'est ni PS et ni Front national. Une ligne apparue lors des cantonales de 2011. Dans ce cas, les électeurs UMP sont incités à s'abstenir ou à voter blanc.
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