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Expliquez-nous... La crise du Velib en Ile-de-France

Alors que des salariés grévistes de Smovengo, l'opérateur du Velib, vélo libre service en Ile de France, sont assignés devant le tribunal de grande instance de Paris, retour de franceinfo sur l'origine de la crise du Velib

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les nouveaux vélos en libre-service Vélib'. (DANIEL FOURAY / MAXPPP)


Pour comprendre ce qui se passe aujourd'hui, il faut revenir au point de départ.

Le système Velib avait été créé en 2007 par JC Decaux, qui en avait obtenu la concession pour dix ans, donc jusqu'en 2017.

En avril 2017, le syndicat Autolib Velib Metropole -les élus de la métropole du Grand Paris, de départements franciliens et de dizaines de communes d'Ile de France- avait annoncé avoir choisi, pour 15 ans, Smovengo pour exploiter un nouveau Velib.

Smovengo: un groupement de plusieurs entreprises

Smoove, entreprise française de conception de solutions de vélos libre-service, s'est associée aux entreprises Indigo, spécialiste du stationnement, Movibia, groupe d'entretien automobile et à l'entreprise espagnole spécialisée dans la mobilité Moventia.

Un nouveau gestionnaire depuis le 1er janvier 2018

Smovengo avait annoncé la mise en place, entre janvier et mars 2018, d'un nouveau parc combinant 70% de vélos classiques et 30% de vélos électriques, équipés de boitiers électroniques permettant aux abonnés de décrocher ou raccrocher le vélo, de se connecter à leur smartphone pour obtenir des informations, équipés aussi de cables censés permettre de rendre le vélo dans des stations déjà pleines. 1400 stations étaient censées être installées.

De nombreux dysfonctionnements et un plan d'urgence pour sortir de la crise

Manque de stations, vélos indisponibles, dysfonctionnements de l'application Velib et du boitier sur les guidons, soucis d'électrification... De très nombreux usagers ont évoqué ces derniers mois un service quasi inutilisable, sur fond de grève, depuis trois semaines, du personnel de Velib chargé de réguler les vélos, qui demande un maintien des avantages dont ils bénéficiaient chez l'ancien opérateur.

On est aujourd'hui à 5000 locations par jour, contre 100 000 l'an dernier à la même époque.

Smovengo répond que le projet était ambitieux, sur un temps de développement très court, que son prédecesseur, JC Decaux, a multiplié les recours juridiques pour ralentir le démarrage, qu'il a dû faire face à des soucis de raccordement au réseau pour les vélos électriques, que le gestionnaire doit faire face une grève qui dure...

Un plan d'urgence a finalement été annoncé passant par le remplacement de milliers de vélos bloqués, par le retrait temporaire des vélos électriques, par la suspension du système censé permettre de rendre les vélos dans les stations déjà pleines. L'objectif est désormais de faire en sorte que 800 stations soient opérationnelles avant l'été, dont 80% électrifiées. Onze seulement ont été raccordées au réseau électrique depuis la semaine dernière: deux par jour.

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