C'est quoi la guerre de haute intensité ?
La "guerre de haute intensité" est un type de conflit qui peut provoquer beaucoup de pertes pour une nation : humaines, matérielles ou immatérielles. C'est un type de guerre que la France a notamment connu lors des deux Guerres mondiales et que les pays occidentaux envisageaient face à l'URSS et au bloc de l'est jusqu'à la chute du mur de Berlin en 1989.
Mais depuis que le bloc communiste s'est disloqué au début des années 90, les Occidentaux, notamment les Français, n'ont connu que des conflits "asymétriques". Donc des conflits face à des ennemis qui n'étaient pas forcément des pays, mais souvent des groupes de combattants en forte infériorité technologique, notamment des jihadistes au Sahel, en Irak, en Syrie, sans oublier les opérations en Afghanistan.
À plus grande échelle et plus mortelle
Avec la guerre de haute intensité, ce sont des armées qui s'affrontent avec des puissances de feu importantes et comparables. Ces armées possèdent des moyens militaires complets, comme des chars d'assaut, qui avaient été délaissés depuis plus de 30 ans, ou encore de l'artillerie, avec des millions de munitions, mais aussi des ponts mobiles pour franchir des rivières, des hommes par dizaines de milliers, l'aviation, la marine.
Le conflit de haute intensité se caractérise par beaucoup de mouvements, une grande intensité de violence et des frappes massives. Il en résulte une létalité importante, des destructions de bâtiments et de matériel. Par exemple, avec la guerre en Ukraine, environ 2 000 tanks russes ont été détruits ou endommagés, dont environ 1 000 côté ukrainien. La France possède 220 chars Leclerc.
La France se prépare et augmente son budget défense
Elle a augmenté de 40% le montant de ses dépenses dans la loi de programmation militaire qui court de 2024 à 2030, avec un budget de 413 milliards d'euros. Et surtout, elle a mené au printemps dernier son plus gros exercice militaire depuis 30 ans. Il s'est déroulé sur trois départements de l'est de la France, l'Aisne, la Marne et les Ardennes, avec 10 000 hommes, 2 000 véhicules, dont des centaines de blindés, des dizaines d'hélicoptères avec des simulations de combats urbains dans une ville de taille moyenne. L'objectif était clairement d'entraîner les troupes à une guerre de haute intensité.
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