Shérazade, surveillante pénitentiaire : "Les surveillantes femmes en détention sont beaucoup plus respectées que les hommes"

"De mon expérience, je trouve que les surveillantes femmes en détention sont beaucoup plus respectées que les hommes." Shérazade (nom d'emprunt) est surveillante pénitentiaire à la maison d'arrêt de Nanterre des Hauts-de-Seine. Les détenus sont tous des hommes. Shérazade fait partie de la soixantaine de femmes qui arpente les couloirs de la maison d'arrêt, depuis cinq ans. "Il n'y a pas ce "rapport de force" entre les détenus et les surveillants hommes. La fermeté d'un discours vaut plus que la fermeté des muscles."

Shérazade cotoie les détenus tous les jours. "On discute beaucoup avec eux, il y en a pas mal qui se livre à nous, qui nous raconte leurs soucis, explique-t-elle.

"C'est assez paradoxal dans le sens où eux, ils nous racontent tout et nous, on leur raconte vraiment rien de notre vie."

Shérazade, surveillante pénitentiaire

à franceinfo

En cinq ans d'activité, Shérazade a été agressée une seule fois. "Un détenu m'a aspergé d'eau et de savon sans aucune raison, se souvient-elle. Je pense que c'était une personne un peu fragile psychologiquement, peut-être que c'était un appel à l'aide."

Shérazade se souvient d'une grand-mère venue voir son petit-fils pour la première fois. "Elle a fondu en larmes à la minute où elle l'a vu, se souvient-elle. Ça m'a touchée. Donc à la fin du parloir, j'ai essayé de la rassurer. Elle m'a beaucoup remercié. Il faut quand même avoir un peu d'humanité puisque c'est quand même un métier pas facile."

"Essentielles", un podcast franceinfo de Salhia Brakhlia, à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.