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Bénédicte Weissbarth, caissière : "On est des psychologues, des assistantes sociales, on est membre de leur famille"

Salhia Brakhlia part à la rencontre d’une femme qui exerce un métier essentiel dans la société. Bénédicte Weissbarth est caissière. Elle se confie au micro de franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
"Essentielles", épisode 2. (RADIO FRANCE)

"Si tu ne travailles pas à l'école, tu finiras caissière dans un supermarché !" Cette phrase, Bénédicte Weissbarth l'a souvent entendue, et pourtant, dans ce supermarché de Gacé dans l'Orne, c'est son travail depuis 18 ans. Un métier au quotidien difficile – le lien avec les clients peut parfois être difficile –  mais elle s'y est attachée : "Je n'étais pas censée devenir caissière, c'était provisoire mais finalement on s'attache au métier parce qu'on voit des gens différents tous les jours. Les journées se suivent mais ne se ressemblent pas."

Quant à la rengaine adressée au cancre, elle en rit : "Qu'est-ce qu'il fait de mieux qu'une caissière, lui ? Est-ce qu'il aurait le courage d'une caissière de supporter toute la journée des gens constamment de bonne ou de mauvaise humeur ? Est-ce que lui serait capable de faire le job d'une caissière ?" 

"Les gens m'ont vu grandir"

Ce qui plaît le plus à Bénédicte, c'est la relation qu'elle a avec les gens : "Ils ne m'appellent plus Bénédicte, ils m'appellent ‘ma puce', ‘mon lapin'… Je suis native d'ici donc les gens m'ont vu grandir. Ils m'ont connue ici en tant que job d'été et finalement les années ont passé et je suis restée." Bénédicte est même consciente de son rôle essentiel pour créer du lien social chaque jour : "On est des psychologues, des assistantes sociales, on est membre de leur famille. Ils nous confient des choses (…) Parfois on est la seule personne que quelqu'un va voir dans toute sa journée. Le seul échange de paroles, ça va être avec nous."

Par delà les discussions et les confidences, Bénédicte entre aussi dans l'intimité des gens par leur consommation constatée : "Avec l'inflation, je vois des mamans de famille nombreuse qui établissent leur menus à l'avance et qui n'achètent que ce qui va appartenir au menu. Elles ne vont plus du tout se faire plaisir avec des barrettes pour les gamines, des chaussons, des sous-vêtements… Tout ça passe après maintenant."


"Essentielles", un podcast franceinfo de Salhia Brakhlia, à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.

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